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Culte du 24 septembre 2023 à Sète
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Culte du 24 septembre 2023 à Sète
Musique
Accueil
Frères et sœurs, faisons silence ; écoutons palpiter dans l’air les énergies de la tendresse de Dieu. Il nous invite, il nous accueille en sa maison. L’Eglise a ouvert ses portes, le Livre est déployé. L’Eternel notre Dieu nous rassemble pour dire à chacun d’entre nous : Dès ta naissance, je t’ai appelé par ton nom, je ne te laisserai pas ! Venez tous, avec vos faims et vos manques, vos attentes et vos craintes !
Je vous invite à la prière
Eternel, merci pour ce temps de pause. Permets-nous d’accueillir ta parole et ton esprit pleinement. Qu’ils ne soient pas seulement de passage dans nos vies ce matin, mais qu’ils viennent nous rencontrer, afin qu’à notre tour, nous soyons plus ouverts à l’accueil de l’autre et à l’accueil de tout le vivant. Amen.
Spontané
Prière de louange
Nous te louons, Eternel, car tu n’as pas dédaigné d’être appelé notre Père.
Tu es au cœur de ce monde, et pourtant, tu le tiens entre tes mains. Tu es notre Père, tu nous connais par notre nom.
Tu es béni, créateur de toute chose bonne. Tu es béni, toi qui nous mets dans ce monde et nous donne à vivre dans ce temps présent. Tu nous donnes à notre humanité, et les uns aux autres. Tu nous accompagnes sur le chemin des jours.
Nous te disons merci pour les œuvres de tes mains, pour le Vivant qui se déploie de mille manières. Sans cesse, nous chanterons ta beauté et ta fidélité. Amen.
Ct 41-23, st 1, 2, 4
Notre vie devant Dieu
Nous nous tournons vers Dieu pour lui demander son aide
Seigneur, si tu passes par là, viens chez moi, entre donc ! mais il vaut mieux que tu le saches, tu trouveras certainement ma porte fermée. J’ai toujours peur alors je mets le verrou. Mais toi, tu sais comment entrer, surtout quand ma porte est fermée. Tu arrives à passer même quand il n’y a pas de porte.
J’aime mieux te dire, Seigneur, si tu viens chez moi, tu ne trouveras pas grand-chose. Si tu veux de l’amour, il vaudrait mieux que tu en amènes. Tu sais, mon amour à moi, il est plutôt rassis. Il vaudrait mieux que tu en apportes du frais. Emballe-le bien en le transportant : c’est si fragile, l’amour !
Et puis si tu avais aussi un peu d’espérance, ce serait bien d’en prendre aussi un bouquet. J’en ai tant besoin pour fleurir mon regard ! Amen.
spontané
Parole de résurrection de la part de Dieu
« A celui qui a soif, je donnerai de l’eau de la source de la vie, et je la donnerai gratuitement », dit le Seigneur. Vous qui avez soif d’une vie nouvelle, recevez l’assurance qu’en effaçant tout ce qui est d’hier, Dieu fait en vous toutes choses nouvelles.
Spontané
Prière avant lecture des Ecritures
Eternel, ouvre nos esprits à l’intelligence de ta Parole. Et que nos cœurs demeurent brûlants tandis que tu nous parles. Comme la pluie féconde la terre et fait germer la semence, que ta Parole, Seigneur, accomplisse au cœur de notre vie, ta volonté. Oui, que ta Parole soit la vérité de notre existence, la lampe de nos pas. Amen.
Lectures bibliques
Nous lisons dans le livre des Psaumes, Le Psaume 104
Que je bénisse le SEIGNEUR ! SEIGNEUR, mon Dieu, tu es très grand, tu es revêtu d’éclat et de magnificence ! Il s’enveloppe de lumière comme d’un manteau ; il déploie le ciel comme une toile. Il fixe sur les eaux ses chambres à l’étage, il prend les nuages pour char, il s’avance sur les ailes du vent. Il fait des vents ses messagers, le feu flamboyant est à son service ; il fonde la terre sur ses bases, jamais, jamais elle ne vacillera.
Tu l’avais couverte de l’abîme comme d’un vêtement, les eaux se tenaient sur les montagnes ; elles fuient quand tu les rabroues, elles se précipitent au bruit de ton tonnerre : elles montent dans les montagnes, descendent dans les vallées, vers le lieu que tu leur as assigné. Tu as posé une limite qu’elles ne doivent pas passer, afin qu’elles ne reviennent pas couvrir la terre. Il conduit les sources dans des torrents qui coulent entre les montagnes. Elles font boire tous les animaux des champs ; les ânes sauvages y étanchent leur soif. Les oiseaux du ciel demeurent près d’elles et font entendre leur voix parmi le feuillage.
De ses chambres à l’étage il arrose les montagnes ; la terre est rassasiée du fruit de tes œuvres. Il fait pousser l’herbe pour les bêtes, et les plantes que l’homme cultive, pour tirer le pain de la terre, le vin qui réjouit le cœur de l’homme, faisant plus que l’huile resplendir son visage, et le pain qui soutient le cœur de l’homme.
Les arbres du SEIGNEUR sont rassasiés, les cèdres du Liban, qu’il a plantés. C’est là que les oiseaux font leurs nids ; la cigogne a sa demeure dans les cyprès, les montagnes élevées sont pour les bouquetins, les rocs sont l’abri des damans.
Il a fait la lune pour marquer les rencontres festives ; le soleil sait quand il doit se coucher. Tu amènes les ténèbres, et c’est la nuit où tous les animaux de la forêt se mettent à fourmiller ; les jeunes lions rugissent après leur proie : ils demandent à Dieu leur nourriture. Le soleil se lève : ils se retirent et se couchent dans leurs tanières. L’homme sort pour se rendre à son ouvrage et à son travail, jusqu’au soir.
Que tes œuvres sont nombreuses, SEIGNEUR ! Tu les as toutes faites avec sagesse ; la terre est remplie de tout ce que tu as produit.
Voici la grande et vaste mer : là fourmillent sans nombre des animaux petits et grands ; là se déplacent les bateaux et Léviathan, que tu as façonné pour jouer avec lui. Eux tous mettent leur espoir en toi, pour que tu leur donnes leur nourriture en son temps. Tu la leur donnes, et ils la recueillent ; tu ouvres ta main, et ils sont rassasiés de biens ; tu te détournes : ils sont saisis d’épouvante ; tu leur retires le souffle : ils périssent et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés, et tu renouvelles la terre […]
Je chanterai pour le SEIGNEUR tant que je vivrai, je chanterai pour mon Dieu tant que j’existerai.
Ct 35-19, st 2 et 3
Prédication
Nous sommes toujours dans le temps pour la création jusqu’à la fin du mois, c’est pourquoi j’ai choisi ce psaume qui parle de Dieu comme créateur. Quand nous pensons « Dieu créateur », nous nous limitons souvent aux premiers chapitres de la Genèse, mais d’autres écrits, AT et NT, nous aident à approcher cette notion de Dieu créateur, pas forcément évidente à se représenter pour nous, contemporains du 21ème siècle aux esprits raisonnables et scientifiques, notamment depuis l’apparition de la Théorie de l’évolution par Darwin. Pour cela, je me suis appuyée sur le théologien Jürgen Moltmann, et son ouvrage dense et passionnant, « Dieu dans la création ». Dans cet ouvrage, paru il y a plus de 40 ans, il pense non seulement le Dieu créateur, l’Esprit saint, mais aussi la question écologique.
Pour lui, ce qu’on appelle « crise de l’environnement » n’est pas seulement une crise de l’environnement naturel des hommes, mais une crise de l’homme lui-même. Ce n’est pas une crise passagère, mais le commencement de la lutte pour la vie et la mort de la Création sur cette terre. Le renversement de notre attitude lui paraît être une nécessité ; non pas pour obéir à un code moral, mais parce que c’est vital, tout simplement.
Il explique que dans le passé, aussi longtemps qu’on concevait Dieu comme sujet absolu, on ne pouvait regarder le monde que comme l’objet de son activité créatrice (Dieu monothéiste). Du coup, l’homme, puisqu’il est image de Dieu sur terre, devait se penser lui aussi comme sujet de connaissance et regarder le monde aussi comme un objet. Sujet/objet. Comme Dieu est créateur, seigneur et propriétaire du monde, alors l’homme aussi devait s’efforcer de devenir seigneur et propriétaire de la terre.
Il estime que pour réfléchir à la création sous le rapport écologique, il faut abandonner cette pensée analytique (distinctions sujet-objet) et apprendre une pensée nouvelle, intégrante. Dans la pensée analytique (sciences), on est orienté vers la maîtrise des objets (déjà dans l’antiquité). A l’opposé, certaines sciences modernes comme physique et biologie ont montré que ces méthodes de pensée ne rendent pas compte de la réalité. Au contraire, on comprend beaucoup mieux les objets et les états de chose quand on les perçoit dans leurs relations avec leur milieu et leur environnement, donc quand on ne les isole pas mais quand on les intègre, quand on ne les divise pas mais qu’on les perçoit dans leur intégralité. La perception intégrale est bien sûr moins précise que la connaissance fragmentaire, mais plus riche en relations.
Ce qui est intéressant dans cette perception intégrale, c’est que l’on ne cherche plus à connaître pour dominer, on veut connaître pour participer et pour entrer dans des relations réciproques d’être vivant à être vivant. Une pensée de l’intégration favorise l’accord vital de l’homme et de la nature. En construisant un réseau de relations réciproques, on assiste à la naissance d’une vie symbiotique. Symbiose (du grec sumbiosis, vivre ensemble) : Association étroite de deux ou plusieurs organismes différents, mutuellement bénéfique, voire indispensable à leur survie. (La symbiose est fréquente entre les micro-organismes [symbiotes] et des plantes ou des animaux.
Il faut donc, pour lui, cesser de considérer la nature comme un bien « sans maître », mais être en relation à l’intérieur d’une alliance avec la nature.
Et pour cela, la théologie chrétienne nous aide, notamment le concept de Trinité. En effet, si nous renonçons à comprendre Dieu comme un sujet unique et absolu, mais que nous le comprenons de façon trinitaire (Père, Fils, Esprit, dimension relationnelle), nous ne pouvons plus concevoir la relation de Dieu avec le monde créé comme une relation de domination unilatérale. Nous devons comprendre la relation de Dieu au monde comme une relation communautaire (il y a tout un tas d’éléments qui fonctionnent ensemble, et Dieu est là-dedans, dans cette « danse relationnelle » qu’il anime).
Sur la question écologique, Moltmann pense que le rapport de l’homme à la nature subit deux perversions : la première, c’est la volonté de puissance de l’humain ; la deuxième, c’est la lutte pour la domination sur la terre.
Face à ces deux perversions, il propose un chemin pour conduire les humains à la réconciliation et à la paix avec la nature : ce chemin, c’est le fait de connaître Dieu comme étant présent dans la création par son Esprit Saint, c à d le fait de prendre conscience de la présence de Dieu à l’intérieur même de tout le créé.
Il considère que le Dieu créateur habite dans l’ensemble de la création et dans chacune de ses créatures, par son Esprit saint ; il considère que Dieu créateur maintient ensemble et en vie chacune de ses créatures par la force de son Esprit. Dieu créateur maintient ensemble, car, être vivant, c’est exister en relation avec les autres. Dans le monde, rien n’existe, ne vit et ne se meut par soi. Tout existe et vit dans l’autre, l’un dans l’autre, l’un avec l’autre, l’un pour l’autre. Et c’est l’Esprit saint, répandu dans toute la création, qui fait ce lien de communauté entre toutes les créatures, et entre elles et Dieu. Il appelle cela une « communauté de création ». Par conséquent, l’essence de la création dans l’Esprit, c’est la collaboration.
Selon les traditions bibliques, tout ce qui est… existe et vit grâce à l’affluence permanente des énergies de l’Esprit. A partir de l’afflux permanent de l’Esprit divin, les créatures sont créées ; dans l’Esprit elles existent ; par l’Esprit, elles se renouvellent. C’est pourquoi il faut comprendre toute la réalité créée de façon énergétique, c à d animée par les énergies divines.
Grégoire de Nysse, théologien du 4ème siècle, a développé une grande réflexion sur les énergies divines. Il confirme bien que l’on ne peut pas connaître Dieu dans son essence, ou sa nature, mais qu’on peut le connaître dans ses énergies. Pour lui, les énergies divines sont répandues dans la Création, elles sont présentes dans les créatures, elles pénètrent toutes choses et sont en tout. Les énergies divines sont comme autant de marques du Créateur. Les énergies divines sont la manière dont Dieu rayonne, dont Dieu se manifeste. Elles ne sont pas Dieu lui-même, qui reste inconnaissable, mais elles nous orientent vers le mystère du divin.
Grâce aux capacités et aux énergies de l’Esprit, le Créateur lui-même est présent dans sa création. Il reste transcendant, c à d tout autre, mais en même temps, il demeure dans sa création, il est présent en elle par ses énergies.
Et Calvin aussi est allé jusqu’à la frontière du panthéisme stoïcien (considérer que tout est divin). Pour les chrétiens, en effet, l’Esprit divin agit bien à l’intérieur du monde et produit la connexion du monde, mais l’Esprit divin n’est pas le monde.
Une pensée écologique de la création implique une réflexion nouvelle sur Dieu. Elle ne mettra plus au centre la distinction entre Dieu et le monde (même si cette distinction perdure), mais qui mettra en avant plutôt la connaissance de la Présence de Dieu dans le monde et de la présence du monde en Dieu.
Dieu crée constamment le monde, et en même temps il entre en lui. Il l’appelle à l’existence, et en même temps, il se manifeste lui-même à travers cette existence. Il vit dans le monde.
C’est ce qui fait notre espérance. La manière spécifiquement chrétienne de penser le défi écologique, c’est une pensée de l’espérance. Cette espérance, c’est que le Dieu vivant, l’Esprit de vie, le Dieu créateur demeure auprès de ses créatures et dans sa création, qu’il les vivifient sans cesse, qu’il les maintient et qu’il les renouvelle. Espérance dans ce processus dynamique de l’esprit dans tout ce qui vit, processus actif de l’esprit qui renouvelle sa création et qui nous renouvelle pour que la création continue.
Cette espérance n’a pas pour but de nous dégager de notre responsabilité, ce qui serait un vrai risque. Au contraire, cette espérance est notre joie ; la présence du Dieu Vivant dans tout ce qui vit et respire, c’est notre joie ! Et c’est par cette joie, dans cette joie et pour cette joie que, justement, nous pouvons nous engager dans tout ce qui favorise les relations des êtres vivants entre eux, dans cette grande communauté de la création. Donc pas de catastrophisme, pas de culpabilisation, tout cela, c’est de la manipulation par la peur. Mais de la conscience, une conscience large, ouverte ; de l’espérance ; de la joie et une pleine collaboration avec l’Esprit du Dieu créateur qui nous habite, un grand « oui » au Grand Esprit qui nous appelle . Amen.
Musique
Ct 51-14 quand l’Esprit de Dieu (deux fois la 1ère phrase)
Confession de foi n° – page 33 du DEFAP à raccourcir (ou n°13)
Spontané- offrande et Annonces – Ct 51-11
Intercession et Notre Père (Michèle)
Envoi et bénédiction
Que ce matin, la vitalité de Dieu soit nôtre, celle du Dieu de la Vie.
Que ce matin, l’engagement du Christ soit nôtre, celui du Christ de l’amour.
Que ce matin, la vigilance de l’Esprit soit nôtre, celle de l’Esprit de collaboration.
Que soient nôtre l’engagement, la vigilance et la vitalité de Dieu pour qu’en ce jour, nous soyons pleinement vivants, pleinement espérant et pleinement collaborant avec l’Esprit créateur et vivifiant. Pour cela, l’Eternel nous donne sa force et sa douceur, son attention et sa présence, sa patience et sa confiance. Amen.spontané