Culte du 9 mars 2025 à Sète

Culte du 9 mars 2025 à Sète
Bienvenue… 1er dimanche de Carême
Musique
Accueil, grâce et prière
C’est la plus joyeuse nouvelle que je puisse vous annoncer : nous ne sommes pas
seuls ; nous ne cherchons pas dans le vide.
Dieu nous appelle. Il nous désire… bien plus encore que nous ne le désirons.
Il se réjouit de nous rencontrer… bien plus encore que nous nous réjouissons de sa
rencontre.
Sans lui, nous ne vous serions pas mis en route. Sans lui, la nouveauté de nos vies
n’aurait pas commencé.
Je vous invite à la prière
Sois béni Seigneur, pour le souffle de vie que tu nous donnes, qui nous pousse à
nous mettre en quête de toi.
Sois béni pour le printemps après l’hiver, pour la paix après les disputes, pour le
sourire après les larmes, et pour la vie après la mort.
Sois béni pour tous les gestes d’hospitalité et d’inclusion, où chacun peut se sentir
exister en sa dignité d’enfant de Dieu sans avoir à se justifier.
Sois béni pour toutes les fois où ton amour nous fait repartir, revivre, renaître.
Sois béni pour la vie qui gagne toujours. Amen.
Spontané
Prière de louange
Qu’il faisait bon être chez toi, mon Dieu ! J’en ai un souvenir si fort. Tout mon
être n’est que nostalgie de ces moments-là.
C’est que chacun a sa place chez toi. Même le moineau peut venir s’y abriter, et
l’hirondelle vient y faire son nid pour y mettre sa couvée. On y sent battre ton
cœur, mon Dieu !
Ils s’ouvrent d’innombrables perspectives de bonheur, ceux qui demeurent ainsi
en ta présence. Qu’ils savourent la richesse de ces moments d’éternité !
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Une fois leurs forces refaites, ils se remettent gaillardement en route. Ils créent des
oasis de paix partout où ils passent.
Ils sont porteurs de vie, de Ta vie.
Rien ne les arrête car ils savent que leurs chemins les ramèneront tôt ou tard vers
toi.
C’est là que je veux demeurer… et nulle part ailleurs. Amen.
Ct 41-33 Remplis d’amour et de reconnaissance
Prière de repentance (philippe)
Spontané
Annonce du pardon (philippe)
spontané
Prière d’illumination
Seigneur, sans toi nous ne sommes qu’un peu de poussière, nous sommes vite
essoufflés, sans vie, sans respiration ; ternes et rabougris ; secs et cassants.
Que souffle ton Esprit, que nous prenions vie ! Que parle ta Parole, que s’anime
notre chemin !
Ta Parole nous accueille. Qu’elle nous cueille, qu’elle nous saisisse, nous
façonne et nous convertisse. Amen.
Lectures bibliques
Nous lisons dans la 1ère lettre de Paul aux Corinthiens, au chapitre 6, les
versets 9 à 20 :
Ne vous égarez pas : ce ne sont pas ceux qui se livrent à l’inconduite sexuelle, à
l’idolâtrie, à l’adultère, les hommes qui couchent avec des hommes, les voleurs,
les gens avides, les ivrognes, ceux qui s’adonnent aux insultes ou à la rapacité qui
hériteront le royaume de Dieu. Et pourtant c’est là ce que vous étiez – quelques-
uns d’entre vous. Mais vous avez été lavés, vous avez été consacrés, vous avez
été justifiés par le nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu.
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Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile ; tout m’est permis, mais moi, je ne
permettrai à rien d’avoir autorité sur moi. Les aliments sont pour le ventre,
comme le ventre pour les aliments ; Dieu réduira à rien celui-ci comme ceux-là.
Mais le corps n’est pas pour l’inconduite sexuelle : il est pour le Seigneur,
comme le Seigneur pour le corps. Or Dieu, qui a réveillé le Seigneur, nous
éveillera aussi par sa puissance. Ne savez-vous pas que votre corps fait partie du
corps du Christ ? Prendrai-je donc des parties du corps du Christ pour en faire
des parties d’un corps de prostituée ? Jamais de la vie ! Ne savez-vous pas que
celui qui s’attache à la prostituée est un seul corps avec elle ? En effet, il dit : Les
deux seront une seule chair. Mais celui qui s’attache au Seigneur est avec lui
un seul Esprit.
Fuyez l’inconduite sexuelle. Tout autre péché qu’un homme commet est extérieur
au corps ; mais celui qui se livre à l’inconduite sexuelle pèche contre son propre
corps. Ne le savez-vous pas ? Votre corps est le temple de l’Esprit saint qui est
en vous et que vous tenez de Dieu ; vous ne vous appartenez pas à vous-
mêmes, car vous avez été achetés à un prix. Glorifiez donc Dieu dans votre
corps.
Nous lisons dans la lettre de Paul aux Galates, au chapitre 3, les versets 23 à
28 :
Avant que la foi vienne, nous étions gardés sous la loi, enfermés, en vue de la foi
qui allait être révélée. Ainsi la loi a été notre surveillant jusqu’au Christ, pour que
nous soyons justifiés en vertu de la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus
soumis à un surveillant. Car vous êtes tous, par la foi, fils de Dieu en Jésus-
Christ. En effet, vous tous qui avez reçu le baptême du Christ, vous avez revêtu
le Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il
n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Jésus-Christ.
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Ct 48-07 Mon Dieu plus près de toi, st 1, 3, 4
Prédication
« A Sète, une femme a été lapidée à mort par des membres de sa communauté
religieuse car elle a été surprise en flagrant délit d’adultère avec un autre
homme que son mari. Les membres de cette communauté disent avoir seulement
voulu appliquer la loi de Dieu telle qu’elle figure dans la Bible »…
Si nous découvrions un tel article de presse dans nos actualités, je pense que nous
serions tout simplement sidérés par l’horreur d’un tel acte et d’une telle manière
de pensée…
Lorsque nous lisons ou écoutons les bibliques, nous pouvons trouver que certains
sont durs à entendre, voire insupportables – qu’il s’agisse de la condition des
femmes, ou des relations homosexuelles, ou encore de l’approbation de
l’esclavage, de la promotion de la guerre … et nous avons bien raison d’en être
choqués… Ce choc, il faut l’assumer, c à d qu’il faut accepter d’en passer par là.
Devant des textes délicats à interpréter, notamment en termes de relations
homosexuelles (et ce sera le thème d’aujourd’hui), trois écueils sont fréquents, et
tous les trois sont à éviter :
-le premier écueil à éviter serait de gommer ce que ces textes peuvent avoir de
difficile à entendre, ou de ne lire que les textes qui nous arrangent ;
-le deuxième écueil à éviter serait de forcer l’interprétation de certains textes
pour vouloir légitimer par exemple les relations de type homosexuel là le texte
n’en parle pas en réalité ;
-le troisième écueil à éviter serait de chercher tous les passages qui pourraient
condamner de telles relations, sans tenir compte du contexte culturel dans lequel
ces textes ont été écrits et sans tenir compte de la raison pour laquelle ils ont été
écrits.
Et c’est par ce dernier point que je vais introduire mon propos : le contexte
culturel.
Introduction – Contexte culturel
Notre culture et notre société en l’an 2025 sont différentes, bien différentes de
celles qui existaient quand ces textes ont été élaborés il y a entre 2000 et 3000
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ans. Reconnaître cette différence, ce n’est pas contredire l’Ecriture. En effet, il ne
faut pas confondre le Souffle de la Parole de Dieu avec les lois humaines qui sont
inscrites dans la Bible et qui peuvent évoluer selon les époques. Il ne faut pas
confondre la lettre avec l’esprit, comme le dirait l’apôtre Paul. D’où la nécessité
absolue, incontournable, de situer les textes dans leur contexte d’origine pour
comprendre (essayer au moins) ce que Dieu veut pour nous aujourd’hui.
Le monde a changé, et il a beaucoup changé depuis 2 à 3000 ans : Aujourd’hui,
nous n’acceptons plus l’esclavage, nous le combattons même, sous ses formes
modernes, et heureusement… nous ne lapidons plus les femmes adultères, et
heureusement… la femme n’est plus considérée comme inférieure à l’homme sur
le plan de la nature, et heureusement… nous pouvons manger du porc sans
commettre d’infamie… la stérilité ou la maladie ne sont plus considérées comme
une malédiction, et heureusement… Et fort heureusement : nous ne condamnons
pas, nous ne condamnons plus les personnes homosexuelles à la peine de mort !
En tout cas, tout cela en France. Car je lisais récemment dans le journal qu’un
Imam, Muhsin Hendricks, premier imam ouvertement gay (homosexuel) du
monde, a été tué à 58 ans le mois dernier dans une embuscade à Port Elizabeth en
Afrique du Sud. Il avait fondé une mosquée destinée à «offrir un espace sûr dans
lequel les musulmans homosexuels et les femmes marginalisées peuvent
pratiquer l’islam» . Il avait aussi créé The Inner Circle, «la plus importante
organisation pour les musulmans queer (en gros personnes homosexuelles) dans
le monde».
Il faut savoir que quand on parle d’homosexualité dans la Bible, et qu’on la
condamne, ce qui est en question et ce qui est condamné, ce n’est pas l’amour qui
existe entre deux personnes de même sexe – pas du tout car on ne parle pas de ce
type de relations-là quand on cite des relations homosexuelles dans la Bible. Ce
qui est condamné, c’est l’usage qui est fait alors, à cette époque, de l’acte
homosexuel, car dans la Bible, quand ces actes sont cités, ils le sont toujours dans
un contexte de débauche, ou de viol pour humilier, ou de prostitution sacrée, et
ces actes, quand ils sont cités dans la Bible, sont commis par des personnes
hétérosexuelles, et pas homosexuelles. Donc ce qui est condamné, ce n’est pas
l’amour entre personnes homosexuelles, c’est la débauche, le viol ou la
prostitution sacrée.
Cependant, certains encore aujourd’hui (même en France) condamnent de telles
relations et tentent de justifier qu’elles sont de l’ordre du péché – il existe même
des méthodes pour forcer les personnes à changer d’orientation sexuelle, et de
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graves déviances ont existé dans ce domaine – à mon avis, existent toujours. Ou
alors, le sujet reste tabou ; il gêne, on ne sait qu’en penser, mais quand même, on
a du mal à imaginer qu’il n’y ait pas là quelque péché…
C’est pourquoi il me paraît important de parler. Car en Eglise protestante
réformée, si la lecture de la Bible tient une place importante, la prédication –
c’est-à-dire l’actualisation du texte- est au moins tout aussi importante.
I/ AT
Pour condamner les relations homosexuelles, différents textes de l’AT et du NT
sont cités par certaines personnes. Dans l’AT, trois passages sont principalement
cités pour justifier une position contre :
Les deux premiers figurent dans le Lévitique, et stipulent que quand un homme
couche avec un homme comme ou couche avec une femme, tous deux
commettent une abomination et devront être mis à mort. Ces textes très durs (par
exemple le fait de battre ses parents était passible aussi de condamnation à mort)
ont été écrits après l’Exil, dans le but que le peuple d’Israël se distingue des
autres peuples auquel il s’était trop mélangé. C’est à ce moment-là qu’est rédigé
un « code de sainteté », une sorte de loi bien plus exigeante que la loi donnée par
Dieu à Moïse et bien souvent inapplicable, et qui n’était d’ailleurs pas
inappliquée dans de nombreux domaines.
Il faut bien comprendre aussi que l’homosexualité, au même titre que la stérilité
(dont il est beaucoup question dans la Bible), ne permettait pas au peuple de se
multiplier. Si tout à coup la procréation s’était arrêtée, le peuple de Dieu aurait
disparu, et sa religion avec lui. Il était donc vital, pour le peuple et pour le
maintien de la foi dans le Dieu unique (Israël était le seul peuple qui croyait en ce
Dieu-là), il était donc vital que le peuple continue de procréer et de se multiplier
(ce que disent également les premiers textes de la Genèse qui ont été écrits après
l’Exil).
Or les relations homosexuelles comme la stérilité enfreignaient cette possibilité.
La stérilité n’était pas condamnée à mort mais elle était quand même perçue
comme liée à la mort ou à une malédiction – et que de femmes stériles ou de
couples n’ayant pas enfanté ont dû souffrir pendant des siècles et des siècles, y
compris en christianisme, en écoutant certains textes bibliques, et souffrir en
silence en plus…
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Le troisième passage (utilisé par les personnes qui veulent condamner les
relations homosexuelles), celui qui est le plus souvent invoqué dans l’AT est le
récit de la destruction de Sodome, en Genèse 19. Rappelons le contexte. En
réalité, l’histoire commence au chapitre 18 de la Genèse, quand 3 visiteurs, 3
messagers de Dieu, se présentent devant Abraham. Qu’ont fait Abraham et
Sarah ? Ils ont offert l’hospitalité.
Ensuite, deux des anges ont quitté Abraham et se sont rendus à Sodome où ils ont
rencontré Loth, le neveu d’Abraham. Qu’a fait Loth ? Il a offert l’hospitalité.
Par contre, les « hommes de Sodome », eux, n’ont pas offert l’hospitalité à ces
étrangers. Ils ont plutôt cherché à les humilier en menaçant de les violer. Et nous
savons que les hommes de Sodome n’étaient pas homosexuels, ils étaient
hétérosexuels car Lot, en tentant de se protéger, et surtout de protéger ses invités
(l’hospitalité), leur a offert ses filles vierges. Donc cette histoire des chapitres 18
et 19 de Genèse parle du thème de l’hospitalité, l’hospitalité à tout prix.
L’histoire parle d’inclusion, et non d’exclusion. Il s’agit d’inclure, jusque au prix
de sa vie.
Le viol dont il est question là et qui est banni, c’est un viol commis par des
hommes hétérosexuels, sur d’autres hommes, comme un acte d’humiliation, de
dégradation, de mépris, de destruction, et c’est un acte courant, qui existe encore
de nos jours. Le viol, aussi bien des femmes que des hommes, est une arme, une
arme de destruction, une arme de guerre. Il s’agit d’une forme extrême
d’inhospitalité, terriblement violente. (armes prisons de Lybie face aux migrants)
Comme Abraham et Loth ont inclus les étrangers, les hommes de Sodome, eux,
les ont exclus. Voilà ce dont parle le texte, et de rien d’autre.
D’ailleurs, quand la ville Sodome est mentionné dans l’évangile de Luc, Jésus
parle des villes qui, pour ne pas avoir accueilli les apôtres en mission, seront
jugées plus sévèrement que Sodome. Jésus reprend donc bien le thème de
l’hospitalité et de l’inhospitalité. La condamnation porte non sur les pratiques
homosexuelles, mais sur le fait de ne pas avoir accueilli les apôtres en mission.
C’est cela qui attire les foudres du jugement.
Vous voyez que ces textes sont loin de parler de relations d’amour entre des
personnes homosexuelles.
II/ Enfin, examinons le Nouveau Testament et notamment les lettres de Paul.
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S’agissant du contexte du NT, il faut savoir que pendant l’Antiquité, dans la
Grèce et dans l’Empire romain, le mariage, c’est un arrangement contractuel
entre deux familles pour organiser la transmission du patrimoine. Les fonctions
de reproduction, d’un côté, de relations affectives et de plaisir sexuelles sont
dissociées. Ainsi, les citoyens ont une épouse mais ilspeuvent avoir des relations
sexuelles avec des amants, des esclaves ou des prostitués, hommes ou femmes.
Dans ces cultures, les actes homosexuels ne posent pas de problème
d’acceptation sociale et la multiplicité des partenaires sexuels non plus.
Pour Paul, une telle attitude confère à la débauche, ce qu’il appelle « l’inconduite
sexuelle » – non pas parce que à l’intérieur de ces possibilités il y a des relations
homosexuelles ; ce qui est de l’ordre de la débauche et du paganisme, c’est le fait
qu’il y ait toutes ces possibilités-là, c’est qu’il y ait une division dans les
relations, au lieu que le couple ne fasse qu’une seule chair. Pas pensable pour un
Juif car le Dieu Un amène à une vision unificatrice de l’Etre.
Dans la lettre aux Corinthiens que nous avons entendue, Paul est donc
parfaitement cohérent avec le judaïsme de son époque, qui se distingue nettement
des cultures grecques et romaines. Pour lui, tout ce qui ressemble de près ou de
loin à de la débauche est condamnable, car l’homosexualité dont il est question
ici n’est pas, je le répète, celle dont il est question à l’intérieur d’un couple qui
s’aime. Les couples homosexuels tels que nous les voyons aujourd’hui ne sont
pas présents dans la Bible. Ce que Paul condamne, c’est la multiplicité des
relations sexuelles, ce qu’il appelle l’inconduite sexuelle.
Dans la pensée grecque, le corps est considéré comme une partie inférieure et
méprisable de l’homme, la prison de son âme. Donc ce qui se passe dans le corps
ne peut atteindre l’âme. Il y a vraiment une division, un clivage entre corps et
âme.
Ce n’est pas du tout le cas de la pensée juive où âme, corps et psychisme ne font
qu’un. Et cette unité est liée au fait que Dieu est Un. Dans la pensée juive, l’unité
est fondamentale. Et le corps pour Paul est le temple de l’Esprit saint, il est
destiné à la résurrection.
Ce à quoi Paul exhorte ses communautés, c’est à se différencier des païens qui,
eux, se livrent à ce qu’il considère être une débauche, quand les personnes sont
instrumentalisées pour le seul plaisir sexuel, dans des rapports d’objet à objet,
sans engagement, sans responsabilité, sans fidélité. Alors la dimension
relationnelle est brisée. La dignité des personnes humaines est piétinée.
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La question est très contemporaine. Que les relations soient homosexuelles ou
hétérosexuelles n’est pas la question pour nous aujourd’hui. Aujourd’hui, la
question importante, c’est quelle type de relations nous entretenons avec la
sexualité ? Avons-nous fait de la sexualité une idole, au point de la faire passer
avant Dieu, c’est-à-dire avant l’amour ?
Ne nous trompons pas de péché ; le péché, c’est de faire de la créature une idole.
C’est de faire de son plaisir une idole, qui passe avant Dieu, avant l’autre, et donc
avant l’amour. Voilà où est l’erreur, là où l’on rate la cible.
La relation sexuelle est un don de Dieu en tant qu’elle est prolongement de
l’amour entre deux êtres, qui ne font alors plus qu’un jusque dans le plus intime
de leur corps. Elle est comme le couronnement de la relation d’amour (comme le
décrit très bien le Cantique des Cantiques).
En Christ, Paul ne cesse de le répéter à ses communautés, toutes les distinctions
relatives sont abolies ; dans la perspective du Royaume, toutes les différences
relatives disparaissent. Une seule identité compte : ce n’est pas notre orientation
sexuelle qui fait notre identité, ou l’identité de l’autre. On ne peut réduire
personne à son orientation sexuelle. Notre seule identité qui vaille devant Dieu
est celle d’enfant de Dieu, et elle vaut pour toutes et tous sans distinction.
« Tous, dans le Christ Jésus, vous êtes enfant de Dieu par la foi. En effet, vous
tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ; il n’y a plus ni
Juifs ni Grecs, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la
femme, car tous, vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus ». Et nous pourrions
ajouter « il n’y a plus ni personne homosexuelle, ni personne hétérosexuelle ».
Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. Voilà ce dont parle le Nouveau
Testament. Ne nous trompons pas de cible, ne nous trompons pas de débat.
Bien sûr, chacun est libre de voir les choses à sa manière, chacun est libre dans sa
conscience, mais soyons prudents à ne pas instrumentaliser la Bible pour nous
donner raison, c à d à vouloir nous justifier, quelle que soit notre vision des
choses. Acceptons de nous décentrer et de nous ouvrir à la délivrance offerte à
toutes et à tous en Christ. Acceptons surtout de rencontrer l’autre avec sa
différence, de lui offrir l’hospitalité, c à d de l’accueillir tel qu’il est, cet autre
pour qui Jésus le Christ a donné sa vie. Amen.
Musique
Ct 12-05 Le Seigneur seul est ma lumière
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Confession de foi « Je crois au Dieu de la Bible »
Je crois au Dieu qui a appelé Abraham à le retrouver dans le tête à tête d’une marche dans
un désert.
Je crois au Dieu qui a appelé Moïse à devenir le libérateur d’un peuple soumis à une dure
servitude.
Je crois au Dieu qui a appelé David à le chanter dans les sommets et dans les creux de son
histoire.
Je crois au Dieu qui s’est fait homme en Jésus de Nazareth,
il a appelé, il a enseigné, il a guéri, il a manifesté le règne de Dieu.
Je crois au Dieu qui s’est fait serviteur en Jésus de Nazareth,
il s’est agenouillé, il a lavé les pieds de ses disciples, il a donné sa vie pour l’humanité.
Je crois au Dieu qui est sauveur en Jésus de Nazareth,
il a souffert sous Ponce Pilate, il a été crucifié, il est mort, il est ressuscité des morts.
Je crois au Dieu qui est présent par son Esprit
auprès des hommes et des femmes de toutes langues, de toutes couleurs, de toutes
orientations sexuelles et de toutes nations.
Je crois au Dieu qui est à la tête d’une Eglise visible et invisible,
pécheresse et pardonnée, locale et universelle, diaconale et missionnaire.
Je crois au Dieu qui vient au-devant de nous tous les jours,
et qui nous attend dans le secret de notre histoire. Amen.
Prière d’intercession (Jean-François)
En ce premier dimanche de Carême, nous te prions Seigneur car tu aimes et tu nous apprends à aimer, car Tu
aimes, car Aime… Père, ta Parole nous a redit ton amour pour ce monde. Dans ta première alliance, tu nous
as donné l’arc-en-ciel pour manifester au monde entier ton indéfectible présence. Une tradition humaine
veut que l’on trouve un trésor au pied de l’arc-en-ciel. Le trésor est la multiplicité de ton amour en réponse à
la multiplicité de nos maux : Contre nos colères le rouge de la patience Contre nos égoïsmes l’orange de la
douceur Contre nos méfiances le jaune de la confiance Contre nos maladies le vert de la guérison Contre nos
peurs le bleu de la paix Contre nos défaites l’indigo du courage Contre nos égarements le violet de la
sagesse. Toutes ces couleurs réunies en une harmonie qui parachève le vivant ta création. Toutes ces
couleurs réunies en un mosaïque qui brise nos frontières visibles et invisibles. Toutes ces couleurs réunies en
une lueur qui sont un phare dans nos paysages personnels et collectifs. Dans ta nouvelle alliance, tu nous
redonnes un arc-en-ciel, un trait d’union, un signe qui transcende la mort et nous illumine la vie. A travers
ton fils, Seigneur, tu nous redonnes un second souffle et de ce même souffle, nous te disons « Notre Père …
»
Offrande
Annonces les conférences du Carême Protestant 2025 à Marie-Pierre
Cournot,
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Elles aborderont le livre de Ruth, « la pourvoyeuse de vie ».
– Diffusion radiophonique :
sur France Culture chaque dimanche à 16h00, du 9 mars au 13 avril
ou sur Fréquence protestante le lendemain à 21h45 ou encore
en podcast : www.franceculture.fr/emissions/careme-protestant
Envoi
Aie le sens d’autrui planté en toi comme un aiguillon, car le temps presse.
Engage toutes tes ressources de volonté, de courage et d’intelligence pour
alléger le fardeau de tes frères.
Ne mesure pas ta vie à ce que tu donnes ou réussis.
Ne la mesure qu’à la tendresse sans mesure de Dieu qui a ployé sous le malheur
en son fils Jésus-Christ.
Sois fidèle jusqu’à l’extrême et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de
toi
Bénédiction
Que la Paix soit avec vous ! Non pas une paix facile, une paix insignifiante, une
paix en demi-teinte, mais la paix de notre Seigneur Jésus-Christ ; qu’elle soit
avec nous, maintenant, et à jamais. Amen.
spontané