Culte du 6 avril 2025 à Sète

Culte du 6 avril 2025 à Sète
Accueil de l’assemblée
Bienvenue à chacun, chacune pour ce temps de culte….
Musique
Annonce de la grâce
Dieu nous dit : Je suis le Dieu qui aime sa création, son humanité tout
entière,
Autrement dit chacun et chacune d’entre nous, tels que nous sommes !
Alors, voici pour chacun et chacune, une parole que vous n’entendrez pas
ailleurs :
L’amour éternel et la paix au-delà de toute paix nous sont données ici et
maintenant, de la part de Dieu notre Père, en Jésus-Christ, son Fils, notre
Sauveur et notre frère.
Je vous invite à la prière
Père, tu es là, au milieu de nous. Tu nous donnes la respiration et tu respires
avec nous. Tu inspires ta présence pour nous laisser libre, tu expires ta
présence pour maintenir ta création vivante.
Dans le va-et-vient de ton Amour inspirant et expirant, tu nous offres ce
temps de culte, de recueillement, de gratitude, de contemplation de ta Parole
pour le renouvellement et la fécondité de notre existence.
Amen et merci Seigneur.
Spontané
2
Prière de louange (Maria)
Béni sois-tu, Sauveur des humains !
Tu viens pour nous ouvrir les cieux ; nous ouvrir à un ailleurs de nous-
mêmes. Dans ton absence comme dans ta présence, tu nous fais une place
pour accueillir ta nouveauté et ton renouvellement.
Béni sois-tu, Sauveur des humains !
Tu viens ôter de nos cœurs le voile.
Par ta vie donnée, tu chasses l’obscurité, tu exerces nos regards à la foi.
Béni sois-tu, Sauveur des humains !
Tu viens murmurer à nos oreilles une parole de commencement, de
renouvellement. Notre esprit tressaille à ta sagesse, en faisant
l’apprentissage de ton Nom.
Béni sois-tu, Sauveur des humains!
Tu viens féconder notre histoire en faisant corps avec nos fragilités.
Ton amour s’élargit aux dimensions du monde : il est temps de faire route
vers Toi, Toi qui fais route avec nous depuis toujours ! Amen.
Ct 44-13 Mon Dieu par ta lumière
Confession du péché
Mon Dieu, Tu sais tout de nous, Tu connais nos forces et nos failles, Tu
connais notre foi et nos doutes. Tu nous acceptes tel (le) que nous sommes,
avec nos ombres et nos lumières, notre haine et notre amour, notre tristesse
et notre joie, notre rage et notre douceur, notre solitude et notre espérance.
Oui, mon Dieu, nous vivons avec nos contradictions ; nous vivons en te
suivant parfois, et en te reniant aussi.
Pardonne ce que nous ne savons pas être, pardonne ce que nous faisons, et
ce que nous ne faisons pas qui nous éloigne de toi et de la vie heureuse que
tu nous proposes.
Merci mon Dieu, de nous accepter tel(le) que nous sommes, Et de nous
accompagner dans notre vie tel(le) que nous sommes. AMEN
3
spontané
Déclaration du pardon
Recevoir le pardon de Dieu,
C’est dire OUI à la vie tout entière,
Avec ses peines et ses joies, ses malheurs et ses bonheurs
Avec ses doutes et ses enthousiasmes.
Hier est passé, Demain n’est pas encore là.
Aujourd’hui, Dieu nous aide, il nous porte.
Dieu pardonne en Jésus-Christ à chacun qui se confie sincèrement à lui,
même ce qui semble impardonnable dans nos vies. Il nous libère de la
culpabilité stérile et nous conduit dans la vie nouvelle. Amen.
spontané
Prière d’illumination : Seigneur, je veux ménager en moi un espace pour
recevoir ta Parole. Que ma terre soit prête ou rocailleuse, viens y semer ta Parole.
Je veux croire que malgré moi, elle saura germer et porter du fruit. Sanctifie-nous
en vérité, car ta Parole est vérité ! Amen.
Lectures bibliques
Nous lisons dans la lettre de Paul aux Philippiens, au chapitre 2, les versets 1
à 11 :
Si votre union avec le Christ vous donne du courage, si son amour vous apporte
du réconfort et si vous êtes en communion avec lui par l’Esprit, si vous avez de la
tendresse et de la bonté les uns pour les autres, alors, comblez-moi de joie en
vous mettant d’accord, en ayant un même amour, en étant unis par le cœur et par
la pensée.
Ne faites rien par esprit de rivalité ou par gloriole, mais, avec humilité,
considérez les autres comme supérieurs à vous-mêmes. Que personne ne cherche
son propre intérêt, mais que chacun de vous pense aux autres. Comportez-vous
entre vous comme on le fait quand on est uni à Jésus Christ :
Lui qui était vraiment divin, ne s’est pas prévalu d’être égal à Dieu, mais il s’est
vidé de lui-même en se faisant vraiment serviteur, en devenant semblable aux
humains ; reconnu à son aspect comme humain, il s’est abaissé lui-même en
devenant obéissant jusqu’à la mort– la mort sur la croix.
4
C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a accordé le nom qui est au-
dessus de tout nom, pour qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux,
sur la terre et sous la terre, et que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est
Seigneur, à la gloire de Dieu, le Père.
Nous lisons dans l’évangile selon Jean, au chapitre 5, les versets 18 à 21 :
C’est pourquoi les Juifs cherchaient d’autant plus à le tuer, non seulement parce
qu’il annulait le sabbat, mais parce qu’il disait que Dieu était son propre Père, se
faisant ainsi lui-même égal à Dieu. Jésus leur répondit donc : Amen, amen, je
vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu’il voit faire au
Père ; ce que celui-là fait, en effet, le Fils aussi le fait pareillement. Car le Père
aime le Fils, et il lui montre tout ce que lui-même fait ; il lui montrera des œuvres
plus grandes encore, pour que, vous, vous soyez étonnés. En effet, tout comme le
Père réveille les morts et les fait vivre, ainsi le Fils vivifie qui il veut.
Ct 33-03 Tu nous aimas, o bon berger
Prédication
1/ Ni tout, ni rien.
Le Fils ne peut rien faire de lui-même.
Voilà une phrase qui nous remet vite fait « dans nos 22 mètres », comme on dit…
en rugby ! Bref, voilà une phrase qui remet à sa place tout être humain qui serait
tenté de prendre la place… de Dieu le Père !
Donc, les autorités juives ne se trompent pas sur le principe, elles sont bien dans
leur rôle quand elles remettent dans « ses 22 mètres » celui qui voudrait se faire
l’égal de Dieu. Car vouloir se faire l’égal de Dieu, voici le péché primitif, le péché
originaire, l’erreur fondamentale qui tente toujours l’être humain.
Se faire l’égal de Dieu ; se croire tout-puissant ; vouloir et croire que TOUT soit
possible ; refuser la limite, la restriction, la perte. Souvenons-nous des premiers
chapitres de la Genèse, quand le mythe de la Création parle de l’humain qui refuse
l’abondance divine, au prétexte qu’il y manque « un » arbre. L’être humain refuse
5
l’abondance (tous les arbres), parce qu’il y a un fruit, un seul, qui lui est refusé.
(porte fermée)
« Tu peux manger de TOUS les arbres du jardin, sauf « un » ». L’être humain
refuse alors la restriction, la frustration, il veut tout, et tout de suite bien sûr ! Il
veut pouvoir manger les mets les plus raffinés ou les plus indigestes alors qu’il est
tout juste nouveau-né ! Il veut pouvoir manger du fruit de l’arbre de la
connaissance… comme si c’était la priorité sur le chemin spirituel, alors qu’il est
à peine né ! Peut-être que ce fruit-là est juste pour plus tard…
Bref, « tout, et tout de suite », voici de quoi arriver très vite aux totalitarismes
divers et variés.
Donc, oui, les autorités juives sont à leur place quand elles se demandent si le Fils
ne se prend pas pour le Père. C’est pourquoi l’évangile de Jean précise les choses :
il ne s’agit pas pour Jésus de se prendre pour le Père, car le Fils ne peut RIEN
faire à partir de lui-même. Rien. Zéro. Le Fils ne peut rien faire = rien créer.
Faire = poïeo en grec, d’où vient le mot « poésie ».
Rien, sauf…
Sauf que le Fils peut créer (œuvrer, faire) ce qu’il « voit » faire au Père. Donc il ne
peut rien créer à partir de lui-même, mais il peut beaucoup, énormément même : il
peut créer ce qu’il voit faire au Père, ce que le Père lui montre. Non pas comme
quelqu’un qui verrait un autre quelqu’un faire quelque chose et pourrait alors le
recopier, de l’imiter. Ici, il s’agit de voir ce qu’un autre montre, mais à travers
l’amour de l’un pour l’autre, à partir de l’amour de l’un pour l’autre, à
l’intérieur de l’amour de l’un pour l’autre. C’est à l’intérieur même de l’amour
divin que le Fils apprend du Père.
Il ne s’agit donc pas de voir avec nos yeux de chair une « action » du Père, il ne
s’agit pas de voir avec notre imaginaire ce que l’on imagine que Dieu ferait à notre
place. Il s’agit de voir dans le sens profond de contempler le Père en train de
créer et de re-créer. Il s’agit pour le Fils de se laisser être aimé par le Père, de se
laisser être saisi par sa présence créatrice et vivifiante, et au cœur même de
cette unité d’amour avec le Père, alors là seulement, le Fils peut « voir »,
contempler, et mettre en œuvre la créativité du Père, devenant lui-même co-acteur
de la compassion divine.
Il ne s’agit donc pas d’une imitation (qui serait d’ailleurs impossible), mais d’une
participation. Etre rendu participant de l’amour du Père. mais sans que la limite du
Fils, qui est un être humain, un être limité, sans que la limite du Fils ne disparaisse.
Car le Fils n’est pas le Père.
6
2/ l’humble auto-limitation de Dieu
Il ne s’agit donc pas de tenter de prendre la place de Dieu le Père, et surtout d’un
Dieu TOUT-puissant, de vouloir devenir soi-même TOUT-puissant par refus de la
limite. D’ailleurs, le Dieu biblique, est-il vraiment TOUT-puissant, au sens où
nous, humains, nous entendons ce terme ?
En particulier, je voudrais vous parler aujourd’hui d’une idée qui a été développée
pour la première fois par Isaak Louria au 16ème siècle (contemporain de Martin
Luther) dans sa théorie du zimzum.
Zimzum veut dire concentration et contraction, et signifie retour sur soi-même.
Cette théorie vient de la mystique juive, mais Isaak Louria l’a retravaillée. Selon
son idée, le Dieu Créateur, pour pouvoir créer un monde « en dehors » de lui-
même, un monde soumis à la finitude et à la limitation, pour pouvoir créer à partir
de rien (ex nihilo), le Dieu infini et éternel doit d’abord libérer un espace où il n’y
a rien.
Pour cela, il se retire en lui-même, il retire sa présence et sa puissance, et c’est
ainsi qu’apparaît un espace vide, le néant, le nihil. L’acte de Dieu de se retirer de
lui-même crée ainsi le néant. Et c’est alors que Dieu peut exercer son activité
créatrice, dans cet espace de néant dont il a permis l’apparition. En se retirant, il
a permis l’apparition du néant (l’absence de Dieu – et c’est cela le Mal). Il a permis
son apparition mais ne l’a pas créé…
Donc Dieu s’absente. Il se produit un néant (avant la Création). L’espace qui prend
naissance alors est un espace abandonné par Dieu. Et c’est dans cet espace
abandonné par Dieu que Dieu va créer à partir de rien ; c’est dans ce néant que
Dieu maintient malgré tout sa création en vie en combattant contre la menace
d’anéantissement de sa création (le mal, la mort) – sachant que ce néant ne peut
être complètement menaçant que lorsque l’être humain se renferme sur lui-même
(le péché).
Ce néant a été permis pour rendre possible la création dans son autonomie
(condition essentielle à l’amour), « en dehors » de Dieu. Mais de là aussi vient la
possibilité du néant destructeur (puissance de destruction à l’œuvre dans le
monde).
Donc l’action créatrice de Dieu commence par cette humble auto-modération de
Dieu, avant même l’acte créateur. L’amour créateur de Dieu prend naissance dans
son amour humble, qui s’abaisse lui-même.
Dieu ne crée pas seulement en appelant quelque chose à l’existence, ou en le
mettant en œuvre par sa puissance. Il crée, il agit en se retirant pour laisser être.
7
En sachant que dans cet espace qui peut sembler abandonné de Dieu, Dieu
continue d’agir.
Puis Dieu se retire à nouveau pour laisser être sa création, pour laisser l’humain
libre et responsable d’être lui-même co-créateur, co-participant du divin dans ce
néant. Au fond, c’est comme une respiration de Dieu.
Dieu inspire, Dieu expire, Dieu fait de l’exercice : il respire dans ce va-et-vient
relationnel.
***
Bien sûr, à la suite de ce penseur juif, de nombreux théologiens chrétiens ont vu,
dans cet acte d’autolimitation de Dieu, un premier acte d’autoabaissement de Dieu,
qui atteindra son point le plus bas dans la croix du Christ. Donc le Christ, sur la
Croix, manifeste cet auto-abaissement de Dieu. On peut dire alors que la toute-
puissance de Dieu est une toute-puissance d’auto-abaissement, d’auto-limitation,
car il faut être puissant pour accepter de s’auto-limiter, et même très puissant. Ce
qui est très différent de notre conception humaine de la toute-puissance. Il s’agit
pour Dieu de la puissance de son amour.
Nous retrouvons ce geste dans l’hymne aux Philippiens. Pour créer le ciel et la
terre, Dieu a modéré sa toute-puissance, puis il a pris, en tant que créateur, figure
de serviteur en Jésus-Christ, jusqu’à mourir sur une croix, sachant que la
crucifixion qui était presque réservée aux esclaves.
3/ Faire, oui, et « faire aussi nos deuils ».
Alors, et nous ? nous, fils et filles appelés à être participants de l’acte créateur de
la compassion divine, arrivons-nous à laisser être le néant pour un temps, le
temps de faire le deuil de nos illusions de toute-puissance ? Arrivons-nous à
renoncer à la toute-puissance rêvée, à laisser mourir tout ce que nous avons cru
pouvoir, laisser disparaître tout ce que nous avons cru savoir, laisser mourir tout
ce que nous avons voulu qui soit comme nous le voulions, selon notre propre
volonté ? Sommes-nous capables de faire ces grands et petits deuils quotidiens ?
je ne parle pas ici du deuil lié à la perte d’un être proche, ce qui est un thème
tout à fait spécifique. Je parle de la capacité au renoncement, liée au fait que
nous ne sommes pas tout-puissant, nous ne pouvons pas tout. Sommes-nous
capables de faire cette « oeuvre » de deuil, cette « poésie » de la perte ? Non pas
pour donner pouvoir à la perte, mais pour laisser Dieu agir dans nos creux, même
quand n’y comprenons rien… pour exercer notre confiance en Dieu agissant là
où il nous semble absent.
8
Pouvons-nous consentir à ce « travail d’enfantement », ce « travail
d’accouchement » (dans un accouchement, il y a un renoncement à garder pour
soi pour que l’autre puisse advenir), pouvons-nous consentir à ce travail de mise
au monde de la nouveauté dans nos existences ?
Où en sommes-nous avec nos pertes ? Tout ce que nous ne pouvons plus faire,
tout ce à quoi nous avons dû renoncer, ou à quoi nous devrons renoncer. Tout ce
qui ne pourra pas ou plus advenir dans nos existences.
Continuons-nous à mettre en place des systèmes de compensation plus ou moins
élaborés pour éviter d’être confrontés au Réel ? Ou pouvons-nous consentir à
laisser « mourir » un peu tout ça, pour devenir plus vivants et plus libres
intérieurement ? Consentons-nous à laisser de l’espace en nous, l’espace du
« Rien », pour que puisse advenir la vie nouvelle, la vie des Fils et des Filles
alimentée par l’amour du Père ?
Dans cet espace, dans cette auto-limitation, nous voici capable de recevoir grâce,
amour, et liberté de notre partenaire divin. Nous devenons alors plus confiants en
sa présence à nos côtés, nous devenons plus présents à son agir en nous. Une
nouvelle manière d’être au monde se déploie en nous, pour notre plus grand bien
et celui de nos frères et sœurs en humanité, peut-être jusqu’à dire un jour avec
l’apôtre Paul : « Je regarde toute chose comme une perte, à cause de l’excellence
de la connaissance de Jésus-Christ, mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à
tout ». Amen.
musique
Ct 21-16 st 1, 4, 6, 7
Ste Cène – A toi la gloire
Prière d’intercession
Éternel, nous savons qu’il y a tout près de nous, comme au loin,
tous ces hommes et ces femmes, mais aussi ces enfants, qui ont besoin
d’attention, de regard, de tendresse, de soutien, de pain.
Apprends-nous à communiquer de plein pied avec eux et surtout,
garde-nous de ce qui les dévalorise et ne leur permet pas de mûrir.
9
Donne-nous encore et toujours d’être participants de toi, et ainsi de recevoir
la patience, la force et le courage de construire la fraternité, là où nous
sommes, en prenant soin de nos sœurs et nos frères en humanité comme
dans la foi, tout en prenant soin de la terre, et tout cela dans le respect de
nos limites.
Oui, donne-nous le courage de changer les choses que nous pouvons
changer, donne-nous la grâce d’accepter les choses que nous ne pouvons pas
changer, et la sagesse d’en connaître la différence.
Nous te nommons dans le secret de nos cœurs les personnes et les situations
nous préoccupent particulièrement.
Nous rassemblons nos prières dans celle que Jésus a enseignée à ses
disciples : Notre Père
Offrande
Que chacun de nous donne comme il a résolu dans son coeur devant Dieu!
Annonces AEFP ?
Envoi et bénédiction
Le Père accompagne toute notre vie.
Le Fils nous réconcilie avec notre humble condition humaine.
L’Esprit nous fait participer dès maintenant au monde nouveau.
Allons dans la paix de Dieu : Père, Fils, Esprit, il nous bénit d’instant en instant.
Amen.
spontané