Culte du 23 mars à Sète 2025

Culte du 23 mars à Sète 2025 (3ème dimanche de Carême)
Bienvenue pour ce 3ème dimanche de Carême
musique
Annonce de la grâce
Nous sommes réunis ici en la présence de Dieu, avec notre attente, et portant
avec nous les attentes du monde.
Nous venons vers lui ,comme il vient à nous en Jésus ; il sait par expérience à
quoi ressemble la vie des êtres humains.
Nous venons avec notre foi, mais aussi avec nos doutes ;nous venons avec
nos espoirs, mais aussi avec nos peurs.
Nous venons tels que nous sommes, parce que c’est lui qui nous invite à venir le
rejoindre ; et il a promis de ne jamais se détourner de nous.
Je vous invite à la prière…
M’ouvrir à toi, Seigneur, et te laisser entrer dans ma vie…
Pas besoin de politesses entre nous mon Dieu, je t’en prie, viens comme tu es, et
non comme je m’y attends.
Même si cela doit m’étonner, me déranger, je t’en prie, mon Dieu, viens comme
tu es… et non comme je m’y attends. Amen.
spontané
LOUANGE (Maria )
Dieu de toute naissance,
Je te loue de me surprendre quand je suis habitué,
de me reprendre quand je suis égaré,
et de me saisir quand je suis perdu.
Je te loue d’être un Dieu vivant, qui se met en quête de l’homme,
non pas un Dieu immobile, mais un Dieu qui vient.
Je te loue d’être moins le but que le chemin.
Apprends-moi à voyager ma vie le cœur en alerte, l’esprit en éveil, le corps en
souplesse, comme celui qui a encore à s’enchanter d’être sur la terre des vivants.
Dieu vivant, tu es vivifiant ! Amen
Cantique 21-16 Avec toi, Seigneur, tous ensemble (strophes 1, 3 et 5)
ASSIS – Prière de repentance
Nous nous rassemblons dans la prière de retournement
Toi, notre Dieu,
Quand tout au fond, nous sommes inconsolables, et que nous n’attendons plus
d’être consolés, quand nous jouons les forts
Pour ne pas nous réfugier dans tes bras,
Tu veilles, tu attends ton heure, tu te tiens sur le seuil…
Quand nous découvrons en nous un cœur cadenassé,
Tu te penches avec nous sur ce qui fait mal encore,
Sur cette part que nous avions cru guérie mais qui ne l’est pas,
Et patiemment tu retournes notre terre profonde
Pour les semailles de demain…
Tu connais notre bonne volonté, mais aussi les méandres de nos cœurs,
Nos flambées d’enthousiasme, mais aussi nos lâchetés,
Nos désirs de communion, mais aussi nos réflexes de bêtes blessées.
Patiemment, ta main invisible nous conduit là où tu nous attends…
(silence)
Je veux te suivre, Seigneur.
Accepte mon retour vers toi,
Et enracine-moi dans la confiance. Amen.
spontané
Déclaration du Pardon :
Dieu nous parle encore aujourd’hui. A chacun et à chacune, il redit que rien n’est
perdu, que son amour pour nous est toujours aussi fort, et que sa patience persiste
à nous envisager plutôt qu’à nous dévisager. Son pardon est la promesse qui nous
allège et nous remet en marche de manière nouvelle. Amen.
Nous nous levons pour chanter notre joie.
spontané
Prière d’illumination
Va ! j’ai mis en toi ma parole.
Là où tu vas, ne la porte pas comme pour la protéger. Ne crains pas qu’elle se fasse
mordre par l’obscurité du cœur des hommes, car ma Parole est lumière plus forte
que les zones d’ombre. Je l’ai plantée moi-même dans ton cœur ; rien ne peut l’en
arracher.
Laisse-la vivre ses saisons en toi, ne crains pas ses flétrissements, ses
endormissements, mais espère ses printemps, ses bourgeonnements, ses éclosions.
Amen.
Lectures bibliques
Nous lisons dans le livre de l’Exode, au chapitre 3, les versets 1 à 15 (JF) :
Moïse faisait paître le petit bétail de Jéthro, son beau-père, qui était prêtre de
Madiân ; il mena le troupeau au-delà du désert et arriva à la montagne de Dieu, à
l’Horeb. Le messager du Seigneur lui apparut dans un feu flamboyant, du milieu
d’un buisson. Moïse vit que le buisson était en feu, mais que le buisson ne se
consumait pas. Moïse dit : Je vais faire un détour pour voir ce phénomène
extraordinaire : pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? Le Seigneur vit qu’il faisait
un détour pour voir ; alors Dieu l’appela du milieu du buisson : Moïse ! Moïse ! Il
répondit : Je suis là ! Dieu dit : N’approche pas d’ici ; ôte tes sandales de tes
pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sacrée. Il ajouta : Je suis le Dieu de
ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se
détourna, car il avait peur de diriger ses regards vers Dieu.
Le Seigneur dit : J’ai bien vu l’affliction de mon peuple qui est en Egypte, et j’ai
entendu les cris que lui font pousser ses tyrans ; je connais ses douleurs. Je suis
descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens et pour le faire monter de ce
pays vers un bon et vaste pays, un pays ruisselant de lait et de miel, là où habitent
les Cananéens, les Hittites, les Amorites, les Perizzites, les Hivvites et les
Jébusites. Maintenant, les cris des Israélites sont venus jusqu’à moi, et j’ai vu
l’oppression que les Egyptiens leur font subir. Maintenant, va, je t’envoie auprès
du pharaon ; fais sortir d’Egypte mon peuple, les Israélites !
Moïse dit à Dieu : Qui suis-je pour aller auprès du pharaon et pour faire sortir
d’Egypte les Israélites ? Dieu dit : Je serai avec toi ; et voici quel sera pour toi le
signe que c’est moi qui t’envoie : quand tu auras fait sortir d’Egypte le peuple,
vous servirez Dieu sur cette montagne.
Moïse dit à Dieu : Supposons que j’aille vers les Israélites et que je leur dise :
« Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous. » S’ils me demandent quel est son
nom, que leur répondrai-je ? Dieu dit à Moïse : Je suis qui je suis. Et il ajouta :
C’est ainsi que tu répondras aux Israélites : « “Je suis” m’a envoyé vers
vous. » Dieu dit encore à Moïse : Tu diras aux Israélites : « C’est
le Seigneur (YHWH), le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et
le Dieu de Jacob, qui m’a envoyé vers vous. » C’est là mon nom pour toujours,
c’est mon nom tel qu’on l’évoquera de génération en génération.
Nous lisons dans la 1ère lettre de Paul aux Corinthiens, au chapitre 10, les
versets 1 à 12 (JF) :
Je veux que vous vous rappeliez, frères et sœurs, ce qui est arrivé à nos
ancêtres du temps de Moïse. Ils ont tous été sous la protection de la nuée et ils
sont tous passés à travers la mer Rouge. Dans la nuée et dans la mer, ils ont tous
été baptisés en communion avec Moïse. Ils ont tous mangé la même nourriture
spirituelle et ils ont tous bu la même boisson spirituelle : ils buvaient en effet au
rocher spirituel qui les accompagnait, et ce rocher était le Christ. Pourtant, la
plupart d’entre eux ne furent pas agréables à Dieu et c’est pourquoi ils tombèrent
morts dans le désert.
Ces événements nous servent de modèle, pour que nous n’ayons pas de mauvais
désirs comme ils en ont eu. Ne vous mettez pas à adorer des idoles comme
certains d’entre eux l’ont fait. Ainsi que le déclare l’Écriture : « Les gens s’assirent
pour manger et boire, puis ils se levèrent pour se divertir. » Ne nous livrons pas
non plus à la débauche, comme certains d’entre eux l’ont fait et 23 000 personnes
tombèrent mortes en un seul jour. Ne mettons pas le Christ à l’épreuve, comme
certains d’entre eux l’ont fait et ils moururent de la morsure des serpents. Enfin,
ne vous plaignez pas, comme certains d’entre eux l’ont fait et ils furent
exterminés par l’ange de la mort.
Ces malheurs leur arrivèrent pour servir d’exemple à d’autres ; ils ont été mis
par écrit pour nous avertir, car nous vivons en un temps proche de la fin. Par
conséquent, que celui qui pense être debout prenne garde de ne pas tomber.
***
Nous lisons dans l’évangile selon Luc, au chapitre 13, les versets 1 à 9 (AM)
En ce temps-là, quelques personnes vinrent raconter à Jésus comment Pilate avait
fait tuer des Galiléens au moment où ils offraient des sacrifices à Dieu. Jésus leur
répondit : « Pensez-vous que si ces Galiléens ont été ainsi massacrés, cela
signifie qu’ils étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens ? Non,
vous dis-je ; mais si vous ne changez pas radicalement, vous mourrez tous
comme eux. Et ces dix-huit personnes que la tour de Siloé a écrasées en
s’écroulant, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres
habitants de Jérusalem ? Non, vous dis-je ; mais si vous ne changez pas
radicalement, vous mourrez tous comme eux. »
Il disait aussi cette parabole : Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il
vint y chercher du fruit et n’en trouva pas. Alors il dit au vigneron : « Voilà trois
ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le
donc : pourquoi occuperait-il la terre inutilement ? » Le vigneron lui répondit :
« Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je creuse tout autour et que j’y
mette du fumier. Peut-être produira-t-il du fruit à l’avenir ; sinon, tu le
couperas ! »
Ct 46-05 Mon sauveur je voudrais être
PREDICATION.
Comme vous le savez, le mot grec traduit par « évangile », signifie « bonne
nouvelle ». C’est de la bonne nouvelle de Jésus-Christ dont il s’agit. Mais quand
nous entendons les textes bibliques, est-ce toujours une bonne nouvelle que nous
entendons ? Car nous entendons avec nos oreilles, c’est-à-dire avec nos
représentations, avec notre manière de penser.
Prenons le passage du jour de l’évangile de Luc. Il y est question d’événements
tragiques à l’époque de Jésus, en l’occurrence le massacre de Galiléens par Hérode
alors qu’ils sacrifiaient à leur Dieu, et la mort de 18 personnes écrasées sous la tour
de Siloé. Des événements comme le drame du Bataclan, l’arrivée du Coronavirus,
les cyclones, etc…
Jésus soulève la question qui nous taraude bien souvent lorsque surgit un drame,
une tragédie : les victimes étaient-elles coupables devant Dieu ? Car il sait bien,
Jésus, que face à l’angoisse que suscite le surgissement du tragique, la question
jaillit immanquablement : Où est le coupable ? Qui est le coupable ? Qui n’a pas
fait ce qu’il aurait fallu faire pour qu’un tel inattendu ne puisse survenir ?
Lorsqu’une crise surgit, le premier réflexe est bien souvent de se précipiter à
trouver un coupable… comme si cela avait le pouvoir de calmer notre angoisse…
Et il est vrai que, dans une certaine pensée juive de l’antiquité -et pas seulement
juive-
, quand un homme était victime d’un accident ou d’une maladie et que ses
jours étaient raccourcis, cela révélait qu’il avait péché contre Dieu. Mais ce n’est
pas toute la pensée juive qui s’exprimait.
Nous pouvons croire, nous chrétiens, et qui plus est protestants, donc vivant sous
la grâce de Dieu, que nous sommes débarrassés de cette croyance en la rétribution.
Mais en sommes-nous vraiment débarrassés ? N’avons-nous pas tendance à
condamner un peu vite celui qui souffre, celui qui échoue, celui qui manque, celui
qui chute ? ou alors à nous condamner nous-même lorsqu’une épreuve surgit et
nous accable ? Combien de fois ai-je entendu quelqu’un dire : mais qu’ai-je fait au
bon Dieu pour mériter ça ? qu’ai-je fait de mal ?
Le premier point que nous montre ce texte de l’évangile, c’est que Jésus n’invite
pas ses interlocuteurs à croire, de manière archaïque et superstitieuse, que s’ils
vivent une épreuve, c’est parce que Dieu les punit. Au contraire, il répond
clairement qu’il n’en est pas ainsi, et il les enjoint à changer radicalement de façon
de penser. Il les enjoint à cesser de penser de manière rétributive, à cesser de croire
que leurs bonnes œuvres en font des gens bien qui pourront vivre longtemps en
sécurité et à l’abri de tout danger ; à cesser de croire que l’épreuve vient dénoncer
celui qui est coupable de quelque faute morale cachée. Changer radicalement, ce
n’est pas une question de « bienpensance » ; c’est une question existentielle : il
s’agit de modifier son rapport à Dieu, au monde et à soi-même.
Si vous ne changez pas radicalement, vous périrez tous de même, dit-il. Cela peut
signifier : Cessez donc de penser de manière rétributive, mais cessez totalement,
complètement, et pas à moitié, pas seulement intellectuellement en adoptant une
belle théologie de la grâce. Cessez vraiment de penser, en tout votre être, conscient
et inconscient, que Dieu soit ce grand rétributeur. Chassez de votre intériorité cette
représentation de Dieu qui pollue votre vie, qui vous empêche d’être pleinement
vivant, en relation de confiance avec lui. Et c’est alors qu’il leur donne cette
parabole, que je vous relis…
Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher du fruit et n’en
trouva pas. Alors il dit au vigneron : « Voilà trois ans que je viens chercher du
fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le donc : pourquoi occuperait-il
la terre inutilement ? ». Le vigneron lui répondit : « Maître, laisse-le encore cette
année, le temps que je creuse tout autour et que j’y mette du fumier. Peut-être
produira-t-il du fruit à l’avenir ; sinon, tu le couperas.
Qui est Dieu dans cette parabole ? Quel Dieu nous apparaît à l’écoute de cette
parabole ? Quelle représentation de Dieu émerge ? Où voyons-nous Dieu ?
Traditionnellement, cette parabole a été souvent interprétée ainsi : l’homme
propriétaire de la vigne et du figuier, c’est Dieu ; le figuier, c’est le peuple d’Israël,
ou le peuple des chrétiens ; et le vigneron est Jésus qui vient intercéder en faveur
des hommes qui ne donnent pas encore de fruit. Et de multiples interprétations ont
fleuri à partir de là.
Aujourd’hui est-il encore possible d’entendre cette parabole autrement ? A quelle
autre représentation de Dieu cette parabole pourrait faire référence ?
Est-il possible, par exemple, d’entendre que l’homme de la parabole, le
propriétaire du figuier, ne soit pas Dieu, mais soit simplement un homme, comme
c’est écrit, un homme qui a un figuier et dont il attend, évidemment, que ce figuier
donne du fruit, car cet homme ne connaît pas la gratuité.
Cet homme n’envisage pas que le figuier puisse être là seulement pour sa beauté
par exemple, pour la fraîcheur qu’offre son feuillage, ou tout simplement qu’il
puisse être là pour rien. Non. Un figuier, cela doit rapporter du fruit, et rapidement.
Un homme aussi, cela doit rapporter quelque chose. Sinon, il n’est bon qu’à être
coupé et à être jeté, car il occupe la terre inutilement.
Ce propriétaire du figuier autorise-t-il cet arbre à simplement être-là ? Peut-il
concevoir qu’un être humain ait simplement le droit d’être-là, sur ce territoire, sans
être rentable, en tout cas au sens où lui-même l’entend ? Cet homme peut-il
concevoir et accepter qu’un être humain puisse avoir un autre rythme que lui-
même, un rythme plus lent peut-être ? Puisse tout simplement être différent de lui-
même ?
Pour le coup, la réponse du vigneron est d’autant plus intéressante. Le vigneron
implore la patience du maître, la patience de celui qui a le pouvoir de couper
l’arbre. Alors, le vigneron peut tout à fait être Dieu, qui implore la patience de
l’homme, cet homme qui a le pouvoir de couper l’arbre. En effet, nombreux sont
les êtres humains qui ont ce pouvoir de détruire la vie d’autres humains, sous une
forme ou sous une autre.
Le vigneron peut alors offrir une autre image de Dieu que le Dieu de la rétribution :
Dieu est alors celui qui prie l’homme d’attendre, d’espérer, et de laisser un peu de
temps à Dieu qui désire fournir encore un effort pour que, peut-être, tel arbre, tel
homme puisse, lui aussi devenir fécond et source de vie, à sa manière et à son
rythme, avec ses talents qui lui sont propres.
C’est devant ce Dieu là que nous sommes appelés à nous tourner ; et parfois à nous
repentir.
En effet, le mot grec qui est traduit ici par « changez radicalement » est le verbe
metanoeo. Il est souvent utilisé pour appeler à la repentance. Il signifie aussi
percevoir, s’apercevoir (par les sens, par une vision profonde), il signifie prendre
conscience – et ce sera mon deuxième point.
Jésus nous appelle à percevoir ce qui, à l’intérieur de nous, est puissance de
destruction – contre les autres ou contre soi-même ; il s’agit d’apprendre à
identifier et à nommer la manière tout à fait personnelle dont cette puissance de
destruction agit en nous, par nous ou contre nous ; cette puissance dont l’apôtre
Paul dit qu’elle le contraint à faire le mal qu’il ne voudrait pas faire et l’empêche
de faire le bien qu’il voudrait faire.
Se repentir consiste, devant Dieu, devant son amour, à une ouverture de
conscience. Il ne s’agit pas d’évaluer, face à moi-même, ce qui me sépare de mon
moi idéal…. Le repentir est autre. Le repentir consiste à se placer devant Dieu, un
Dieu en qui nous avons confiance, dont nous savons qu’il est vérité, amour et
patience. Et qu’il est pardon.
Le repentir, c’est une rencontre avec Dieu qui vient éclairer nos ténèbres ; il
consiste à accepter de se laisser éclairer et révéler à quel point nous préférons
construire notre existence par nous-même, à quel point nous préférons la choisir et
la mériter, plutôt que de recevoir cette vie que Dieu nous donne.
Le repentir est une expérience humaine de la présence de Dieu à l’intérieur de soi.
Il peut être douloureux, mais ce n’est pas l’image de soi qu’il blesse car il n’est pas
blessure narcissique ; dans le repentir, nous prenons conscience que nous avons
attenté à ce qui nous est le plus cher, nous avons attenté à l’amour de Dieu qui nous
est donné sans condition.
C’est pourquoi le repentir ouvre parfois au don des larmes. Le pardon de Dieu peut
alors être reçu pleinement, comme une caresse qui vient apaiser la meurtrissure et
rétablir la paix intérieure, une paix qui n’est pas de ce monde. C’est alors que naît
la conscience d’être concerné par la souffrance du monde, c’est là qu’émerge le
sentiment de sollicitude envers tout ce qui vit et respire et le désir de participer
activement à rendre ce monde plus vivable.
A l’inverse, si, par attachement à notre moi idéal, nous préférons rester
inconscients de la puissance de destruction qui nous tente de prendre le pouvoir
sur nous, nous ne pouvons vivre cette rencontre avec Dieu.
Nous sommes alors, sans nous en rendre compte, comme dévorés de l’intérieur par
cette puissance de destruction, qui nous pollue nous-même, qui pollue nos actes et
nos paroles. Nous devenons comme un figuier stérile…
Voilà donc un retournement auquel Jésus nous appelle : modifier radicalement
notre façon de penser Dieu, et ce, de tout notre être, pas seulement
superficiellement, mais en profondeur ; accueillir en nous le regard bienveillant de
Dieu et sa tendresse, et accepter qu’il devienne ce qui oriente, conduit, construit
notre vie et notre manière d’être au monde. C’est ce fruit-là que Jésus implore en
nous. C’est pour ce fruit-là que Dieu vient creuser notre terre, notre terre endurcie
par la peur.
Dieu, par sa tendresse, vient nous creuser au plus intime de notre être, pour nous
nourrir de son amour si particulier, si intense ; pour nous abreuver de sa patience
aux racines de nous-mêmes. Il vient creuser notre humus, dans nos profondeurs,
pour y déposer sa parole créatrice de vie, de confiance et d’espérance.
Peut-être produira-t-il du fruit à l’avenir.
Puissions-nous nous attendre à la venue de cette promesse, et que cette promesse
nous amène, non pas à produire du résultat par souci d’efficacité ou par vanité,
mais qu’elle nous amène à nous laisser creuser et féconder par la tendresse divine,
afin de donner naissance, dans un temps qui ne nous appartient pas – un temps
peut-être long, voire très long…
– afin donc de donner naissance à un fruit
savoureux et réjouissant, un fruit authentique, un fruit de Dieu. Amen.
musique
Cantique 35-19 « pour que le jour qui se lève »
Nous restons debout et je vous propose d’affirmer notre désir de
vivre dans la confiance.
Confession de foi
Je crois que Dieu nous aime, qu’il se tient patient auprès de nous.
Qu’il nous demande d’exister dans une identité renouvelée de fils et de filles, à la
suite de Jésus-Christ…
Je crois que Jésus-Christ est venu incarner et révéler l’amour de Dieu.
Sa souffrance témoigne de la douleur de Dieu devant la souffrance humaine.
Son relèvement est manifestation de la présence de Dieu dans nos ténèbres…
Je crois que l’Esprit saint nous fait recevoir l’amour de Dieu et qu’il est à l’œuvre
dans le monde d’aujourd’hui.
Je crois qu’au sein de la communauté chrétienne telle qu’elle est, avec ses forces
et ses fragilités, se transmet le rôle de veilleur pour dire notre espérance au monde.
Oui, je crois – Seigneur, viens au secours de mon manque de foi.Amen
spontané
INTERCESSION
Nous nous recueillons dans la prière :
Seigneur, donne-nous de prendre notre part dans la fructification de ton verger de
tendresse,
Donne-nous d’habiter l’identité de fils et de filles que tu nous donnes
Et les charismes que ton regard déploie en nous
Seigneur, donne-nous d’être ce que tu espères de nous.
Donne-nous de prendre toute notre part,
De ne pas nous réfugier derrière notre sentiment d’insuffisance,
De ne pas brandir notre petitesse pour nous dérober à nos devoirs.
Seigneur, donne-nous d’oser ce que tu attends de nous.
Et donne-nous aussi de prendre seulement notre part,
De ne pas présumer de nos forces ou de nos capacités,
De ne pas ombrager l’espace dont les autres ont besoin pour grandir
Seigneur, donne-nous de naître à ce que nous sommes par toi…
Forts de ta tendresse, nous te nommons dans le secret de nos cœurs les situations
et les personnes que nous voulons associer à nos prières et à nos actes … silence…
Et nous poursuivons avec les mots que Jésus a donnés à ses disciples : NOTRE
PERE
Offrande – Annonces verre de l’amitié offert par Magali et Emeric, à l’occasion
de leur mariage ;mercredi, Notre Père ; dimanche prochain Claude (w-end kt
Lazaret) – ACAT
Envoi et bénédiction
Nous nous levons pour accueillir une parole d’envoi :
Peut-être produira-t-il du fruit dans l’avenir.
Que cette promesse nous apprenne à nous laisser toucher par la tendresse de Dieu,
à nous laisser creuser et féconder par sa Parole de Vie, afin de donner naissance,
dans un temps qui ne nous appartient pas, à un fruit savoureux et réjouissant, un
fruit authentique, un fruit de Dieu.
Et recevons la bénédiction de la part de Dieu :
Que la bénédiction du Seigneur, telle la rosée du matin, descende sur nous !
Qu’elle nous rafraîchisse, qu’elle nous renouvelle, qu’elle fortifie notre foi, qu’elle
fertilise en nous ces graines que, jour après jour, il sème au creux de nos vies.
Amen.
spontané

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