Culte du 2 février 2025 à Sète

Culte du 2 février 2025 à Sète
musique
Accueil et prière
Le livre du Deutéronome nous dit ceci :
Si le Seigneur s’est attaché à vous et vous a choisis, ce n’est pas que vous soyez
plus nombreux que les autres.
En fait, vous êtes un peuple peu nombreux par rapport aux autres.
Mais le Seigneur vous aime, et il a accompli ce qu’il a promis à vos pères.
Le Seigneur vous a fait sortir à main forte, il vous a libérés de la maison de
servitude.
Oui, nous tous qui sommes rassemblés ce matin, nous ne sommes ni plus
nombreux, ni plus savants, ni meilleurs que les autres. Si nous sommes
rassemblés, c’est que nous nous savons aimés de Dieu, c’est que nous avons été
libérés de nos maisons de servitude, c’est que nous comptons sur sa fidélité.
Cet amour, cette libération, cette fidélité, nous voulons les célébrer ce matin : par
l’écoute de la Parole, par nos chants, par nos prières, nous voulons entendre et
proclamer que Dieu nous aime, que Dieu nous libère, que Dieu est fidèle. Amen.
spontané
Prière de louange
Nous prions
Comme une biche assoiffée soupire auprès des courants d’eau, nous avons soif de
ta présence, Seigneur !
Comme une terre desséchée appelle la rosée du petit matin, nous désirons la
fraîcheur de ton eau.
Comme un veilleur guette l’aurore et salue le lever du jour, nous saluons ta
présence au milieu de nous.
Comme un amoureux scrute l’horizon dans l’espoir d’un signe, nous creusons ta
parole pour éclairer notre vie.
Comme une ville assiégée attend le départ de ses ennemis, nous nous enracinons
dans ton espérance.
Comme un possédé aspire à la libération, nous nous attendons à ta délivrance.
Comme un malade alité espère la guérison, nous mettons en toi toute notre
confiance, Seigneur. Amen.
Ct 45-10 J’ai soif de ta présence, st 1, 2, 3
Prière de repentance
Dans l’évangile, Jésus parle à la foule : Moi, je suis la lumière du monde. Si
quelqu’un marche avec moi, il n’avancera pas dans les ténèbres, mais il aura la
lumière de la vie.
Je vous invite à la prière :
Seigneur, nous voulons confesser que parfois nous marchons dans les ténèbres.
Aujourd’hui, nous voulons te remettre tout ce qui n’est pas vécu dans ta clarté. Ces
coins sombres de notre vie qui n’ont pas été visités par ta lumière.
Ces écrans que nous mettons entre notre passé et ton pardon ; entre notre présent
et ton appel ; entre notre avenir et ton espérance.
Pardonne-nous car nous sommes oublieux de tes bénédictions, boiteux dans notre
foi, peureux dans nos décisions.
Nous te remettons notre orgueil et nos craintes qui nous cachent ta lumière et nous
empêchent de te faire pleinement confiance.
Seigneur, nous nous confions en toi, tu es une lampe sur notre chemin. Amen.
Spontané
Annonce du pardon
La bonne nouvelle que nous pouvons entendre à nouveau, c’est que notre valeur
ne tient pas à ce que nous faisons pour Dieu, mais à ce que Dieu fait pour nous.
Toutes et tous sans exception, nous sommes aimés de Dieu… quoi que nous
fassions.
Que l’amour de Dieu nous relève et qu’il nous donne de devenir des serviteurs
quelconques mais heureux, inutiles mais fidèles, ordinaires mais libres. Amen.
spontané
Prière d’illumination
Seigneur, ta parole est une lampe, et pourtant, nous sommes trop souvent aveugles.
Des écailles nous empêchent de voir les choses comme tu les vois, d’entendre
l’Evangile comme tu l’annonces, de recevoir la grâce comme tu la promets.
Envoie un ange ce matin pour guérir notre regard, ouvrir nos oreilles, convertir nos
cœurs, et nous verrons notre monde avec les yeux de l’évangile.
Lecture biblique
Nous lisons dans l’Evangile selon Marc, au chapitre 6, les versets 1 à 6
Jésus partit de là. Il vient dans sa patrie et ses disciples le suivent. Le jour du
sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Frappés d’étonnement, de
nombreux auditeurs disaient : « D’où cela lui vient-il ? Et quelle est cette sagesse
qui lui a été donnée, si bien que même des miracles se font par ses mains ? N’est-
ce pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de
Simon ? et ses sœurs ne sont-elles pas ici, chez nous ? » Et il était pour eux une
occasion de chute.
Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents
et parmi les siens. » Et il ne pouvait faire là aucun miracle ; cependant il guérit
quelques malades en leur imposant les mains. Et Jésus s’étonnait de ce qu’ils ne
croyaient pas.
Musique
Ct 22-08 Comme un souffle fragile
Prédication
Et il partit de là, écrit l’évangéliste… Jésus, l’homme qui marche – c’est le titre
d’un beau livre du grand poète Christian Bobin, « l’homme qui marche ». Jésus est
aussi l’homme qui vogue : sur la terre ou sur les eaux, rien n’arrête sa marche.
Jésus est l’homme des déplacements. D’un lieu géographique à un autre, d’une
contrée à une autre, d’un type de population à un autre type de population, rien
n’arrête sa marche.
I/Jésus en marche revient donc dans « sa patrie ». Le mot « patrie » vient du mot
« patriarche » – les patriarches, ce sont les pères. La patrie de Jésus, c’est le lieu de
ses pères, le lieu de ses ancêtres, son fief familial, le lieu de son clan : famille,
voisins, amis d’enfance. Il retourne parmi les siens, y compris les plus intimes, sa
mère, ses frères et ses sœurs, celles et ceux avec lesquels il a partagé son enfance.
Et il retourne aussi dans sa communauté religieuse, à la synagogue, où chacun l’a
vu grandir.
On le reconnaît bien comme étant « du clan », il est bien « fils de Marie », fils
d’une femme tout à fait humaine comme l’apôtre Paul décrit aussi l’origine de
Jésus, « fils d’une femme », donc on reconnaît son appartenance totale à la
condition humaine ordinaire de tout être humain ; lui le charpentier, on le reconnaît
à son métier, on le reconnaît à sa généalogie. Et l’on voit bien, à l’incompréhension
de ses proches, que la question de l’identité de Jésus est très complexe, qu’elle est
bien plus profonde que ce qui est visible, que les apparences. En effet, la plupart
du temps, ce qui nous fait identifier quelqu’un, lui donner son identité, ce à quoi
on l’identifie, ce sont les apparences : sa race, sa couleur de peau, sa nationalité,
sa ville d’origine, son clan familial, sa religion, ses opinions, son métier, ses
connaissances, son milieu social, bref, tout ce que l’on peut voir, nommer, repérer.
Tout ce que l’on croit savoir de la personne.
Et justement, c’est parce qu’ils croient savoir qui est Jésus (le fils du charpentier,
le fils de Marie, etc) qu’ils ne peuvent découvrir qui il est vraiment. Le « croire
savoir » empêche le « croire » tout court. Le « croire savoir » est ce qui fait
obstacle à la confiance. Ses proches ne connaissent Jésus qu’à partir de ce qu’ils
pensent en savoir. Ils se sont appropriés l’identité de Jésus, et du coup, ne peuvent
accéder à sa réelle identité. Ils succombent au scandale ; les voilà qui chutent…
En effet, puisqu’ils savent déjà qui il est, ils n’en attendent rien ; il n’y a plus rien
à écouter, plus rien à découvrir. La fermeture du soi-disant savoir bloque toute
possibilité de découverte, de rencontre avec tout ce qu’elle a d’inattendu. Barricadé
dans un « je sais déjà », les gens de sa patrie, et même ses familiers, ne peuvent
plus rien en entendre. La porte de la Parole divine leur est hermétiquement fermée.
Il ne leur reste alors que les bavardages, les mauvaises rumeurs, les histoires de
famille ou les médisances à l’intérieur de la communauté… et pour cela, leurs
oreilles sont grandes ouvertes…
C’est pourquoi Martin Luther, un des fondateurs du protestantisme, disait ceci :
« Il vaut beaucoup mieux pour toi que le Christ vienne par l’Evangile. Car s’il
entrait maintenant par la porte, il se trouverait chez toi, et tu ne le reconnaîtrais
pas ! ».
Eux ont Jésus en face d’eux et l’entendent, ils sont bel et bien « frappés
d’étonnement »… ils entendent bien quelque chose de particulier dans sa parole…
avec Jésus dans la synagogue, les auditeurs reconnaissent bien une sagesse,
quelque chose qui semble le dépasser, dépasser une simple identité humaine,
quelque chose qui vient d’ailleurs, d’une autre origine que l’origine seulement
humaine, quelque chose de haut, de vaste, de large… mais au lieu d’écouter ce
qu’ils entendent, au lieu de se laisser toucher par ce qu’ils entendent, voire de se
laisser transformer, ils se barricadent derrière ce qu’ils pensent déjà savoir de lui…
justement pour ne pas se laisser toucher et transformer…
Et non seulement ils ne le reconnaissent pas, mais ils sont scandalisés… quelques
chapitres auparavant, certains disaient qu’il « avait le diable en lui », sa propre
famille disait qu’il était « hors de sens », bref, qu’il était devenu fou… sa mère,
ses frères et ses sœurs ont mis beaucoup de temps à découvrir qui était vraiment
Jésus. D’ailleurs j’en profite pour faire une petite parenthèse, il s’agit bien de frères
et sœurs de Jésus, et non pas de cousins ; car le Nouveau Testament connaît un
terme spécifique pour parler de cousins. Et il n’est dit nulle part qu’il s’agit de
demi-frères ou demi-sœurs, sauf à fabriquer de l’imaginer dans les silences du
texte.
II/Alors que vient nous dire ce texte ?
Vous vous rappelez, dimanche dernier, nous avons lu un passage du livre de
Néhémie décrivant le temps du culte, avec la lecture du livre de la loi et la
prédication des prêtres qui donnaient le sens contenu dans ce qu’ils lisaient. Les
prêtres d’alors interprétaient le texte.
Aujourd’hui, c’est Jésus qui lit et qui interprète le texte. Et c’est dans
l’interprétation qu’il fait du livre qu’une grande différence survient : Jésus est à la
fois celui qui lit le livre, ET celui qui est annoncé dans le Livre. Il est le lecteur, et
l’Ecriture elle-même.
Désormais, le Livre n’est plus un objet que l’on peut garder à distance de soi, de
son existence. Jésus est comme sorti du Livre pour nous appeler, chacun, chacune,
à y entrer, dans ce livre. A y entrer concrètement.
Il ne s’agit plus seulement de lire le texte, il ne s’agit plus seulement d’interpréter
le texte, d’en chercher un sens, d’essayer de comprendre et de savoir. Il s’agit de
se laisser lire par le texte. De laisser notre existence être lue par le prisme du texte.
Il s’agit de nous laisser nous-mêmes être interprétés par le texte. De nous laisser
questionner. De nous laisser interpeler. De nous laisser être transformés dans notre
manière d’être au monde.
Désormais, le texte biblique nous appelle à nous y immerger totalement. Au fond,
il est très contemporain, ce texte. Aujourd’hui, c’est la mode des musées
immersifs, des expositions immersives, même pour l’école biblique, des méthodes
tout à fait nouvelles sont proposées pour plonger les enfants dans l’univers biblique
(Godly Play expliquer)… justement, parce que l’on se rend compte que quand
l’histoire nous est racontée, quand la culture nous est exposée, quand des textes
nous sont lus, c’est un peu comme si cela nous glissait dessus. Il n’y a pas
d’adhérence, et rien ne se passe. Il y a un sujet, puis il y a un objet à distance, mais
pas d’interaction, pas de prise de position, pas de décision. On nous montre 50
reportages sur la Shoah avec des interview, mais au mieux, on oublie, au pire, on
finit par croire savoir que cela n’a jamais existé… ainsi, c’est beaucoup plus
simple, pas besoin de remettre en question son existence de tous les jours, sa façon
de penser et son petit confort bourgeois.
D’où l’intérêt, et même la nécessité, de la dimension immersive. Cette dimension
immersive vise à nous mettre à l’intérieur de l’objet qui était à distance. A nous
mettre à l’intérieur même de la parole de Jésus (expo immersive Pâques). Donc
lire un texte biblique, c’est se placer à l’intérieur du texte, de la parabole, du récit…
et se dire : et moi, où je suis dans tout cela ? qu’est ce que ce texte dit de mon
existence ? de mes choix, de mes peurs, de mes manques de confiance, de mes
joies, de mes attentes, de mes folies…
C’est un peu comme si le texte nous lisait et nous dessinait… ce texte qui nous
connaît tellement mieux que nous-mêmes… et surtout, qui nous connaît par tous
nos côtés : les plus sombres, ceux que nous refusons de voir -et qui du coup, restent
actifs dans notre inconscient et nous maintiennent prisonniers-
, mais aussi les plus
lumineux, ceux que nous ignorons et que nous ignorerons encore tant que nous
nous barricaderons derrière ce que nous croyons savoir … croyant savoir, nous ne
pouvons plus croire réellement en Jésus…
Ce texte biblique, c’est drôle, il est comme « pris » dans la parenthèse de
l’étonnement.
En effet, au tout début, ceux qui étaient là, proches et famille, étaient « frappés
d’étonnement »… et à la fin du texte, l’évangéliste écrit que Jésus, assistant à tout
cela, s’étonnait de ce qu’ils ne croyaient pas.
Seigneur Jésus, Christ vivant, tu t’étonnais déjà il y a plus de 2000 ans… et
sûrement que tu t’étonnes encore de ce que l’humanité croit si peu, de ce que les
croyants croient si peu en toi… croient si peu en cet Esprit que tu nous as envoyé
et qui nous habite, chacun, chacune. Tu ne nous juges pas, tu ne nous condamnes
pas. Tu t’étonnes. Et l’évangile nous dit aussi que parfois tu t’attristes.
Nous avons besoin de toi Seigneur. Que ta parole nous saisisse. Que ta parole nous
conduise. Viens, Seigneur Jésus. Amen.
Musique
Ct 31-32 Ils ont marché au pas des siècles
Ste cène
Prière d’intercession (Philippe ?)
Offrande
Annonces (Echos du CP – Esther :CECP, AG de l’Eglise – AEFP)
Envoi et bénédiction (Philippe ?)
spontané