Culte à Sète du 9 juin 2024 – Fête de fin d’année au Lazaret avec les enfants
de l’école biblique
Grâce (AM)
« Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier ».
Tu te donneras, tu te donneras pendant toute la semaine, et tu cueilleras le
dimanche à bras ouverts, comme un cadeau venu du ciel !
Ce jour-là, tu t’arrêteras, le temps de t’alléger et de souffler, toi, ta famille, et les
travailleurs étrangers. Parce que Dieu s’est mêlé de ton histoire et de celle du
monde, pour créer une terre qui lui sourit.
Il a soufflé sur le dimanche un air de fête et d’amitié.
Je vous invite à la prière
Eternel notre Dieu, tu es vraiment têtu ! Et nous t’en disons merci. C’est parce que
tu es têtu qu’une lumière continue à montrer la direction vers ta bergerie où il fait
bon de se reposer. C’est parce que tu es têtu que nous pouvons espérer être
retrouvés lorsque nous sommes à ce point perdus que nous ne savons plus
comment avancer. C’est parce que tu es têtu que nous finissons par découvrir la
douce joie de tes verts pâturages – tu nous accompagne avec ta houlette sur le
chemin qui y mène… et tu es ainsi notre berger. Merci de ne jamais te résoudre à
nous perdre. Merci de toujours lutter contre ce qui nous empêche de suivre ta
bonne volonté en nous. Merci de continuer à nous appeler avec ta voix qui nous
dit ton amour et ta bonté. Merci encore de ta fidélité avec laquelle tu poursuis tes
desseins et tu accomplis tes promesses au moment opportun. Tu es têtu. Et nous
t’en disons merci. Tu nourris notre confiance et notre espérance. Amen.
Ct 21-16 Avec toi Seigneur st 1, 2, 3
Louange (enfants)
Lu par les enfants :
Jésus dit : « Laissez les enfants venir à moi ! Ne les en empêchez pas, car le
règne de Dieu appartient à ceux qui leur ressemblent. »
Psaume 23 lu en Arménien et en Français en alternance par les enfants
+ chant en Arménien
Confession du péché (Maria)
Seigneur, lorsque je suis tenté de m’égarer dans la pente douce de la paresse,
dans la route trop facile de l’égoïsme et de l’envie,
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dans le chemin épineux de la colère et du mépris,
dans le sentier glissant des commérage et des insultes,
ou dans l’étroite ruelle des préjugés,
montre-moi la vaste voie de ton Royaume. Amen.
Ct 44-14 Oh ! prends mon âme, st 1 et 2
Annonce du pardon
Le Seigneur t’arrache à la nuit d’une vie pour rien. Il t’offre encore à nouveau un
lendemain : ouvre-toi à son pardon ! Il t’offrira des gestes féconds, sa présence à
ses côtés, et son pain à partager. Amen.
Ct 62-81 st 1
Je vous invite à la prière avant la lecture des Ecritures
Seigneur, ta parole est comme le soleil. Le matin, elle souligne l’horizon de ma
journée. A midi, elle éclaire mes décisions et mes pensées. Le soir, sa lumière est
douce pour dire la paix. La nuit, je garde la mémoire de sa clarté.
Au moment où nous ouvrons les pages des Ecritures, que se pose ta lumière sur
notre lecture. Amen.
-lecture biblique : psaume 23 présenté par les enfants
Le Seigneur est mon berger : je ne manquerai de rien.
Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige vers des eaux paisibles. Il
restaure mon être, il me conduit sur les sentiers de la justice, à cause de son nom.
Même si je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton, voilà qui me rassure.
Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires ; tu verses de l’huile
sur ma tête, ma coupe déborde. Oui, bonheur et fidélité m’accompagneront tous
les jours de ma vie, et je reviendrai à la maison du Seigneur jusqu’à la fin de mes
jours.
Ct 22-04, st 1, 2, 3
Prédication
Tout d’abord, je voulais vous rappeler que le psaume 23, dans notre tradition
protestante, est censé être le plus aimé, le plus connu, le plus beau, le plus
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poétique, le plus doux de tous les psaumes… Peut-être parce qu’il est particulièrement
évocateur. Et non seulement il évoque, mais il provoque notre écoute, il convoque notre
attention. Il dit une Présence qui nous appelle à être nous-mêmes présents, Il dit une
Présence qu’aucun mot ne peut contenir, une Présence qui se rappelle à notre mémoire et qui
vient éveiller notre conscience.
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais ce psaume est constitué de deux
parties.
I/ Dans la première partie, le croyant ne s’adresse pas à son Dieu ; il parle de lui,
il parle de cette Présence divine à quelqu’un d’autre : Le Seigneur est mon
berger, dit-il, il me fait reposer, il me conduit, il ranime ma vie. ; il parle du
Seigneur à la troisième personne. Peut-être répète-t-il des paroles entendues au
Temple ; ou des paroles entendues en famille à propos de ce Dieu bon qui
procure abondance, sécurité, paix et repos. Il répète ce qu’il a entendu dire.
Ce qu’il a entendu dire, et auquel il adhère : l’Eternel comme berger qui permet
aux êtres humains de recevoir leur nourriture : nourriture corporelle, nourriture
spirituelle. Dieu Vivant, il crée la Vie et fait en sorte qu’elle se maintienne…
Les verts pâturages, l’herbe grasse, cela signifie de quoi se nourrir, mais aussi de
quoi se reposer : reposer son corps, et grâce au shabbat, reposer son esprit.
Le berger nourrit, il permet le repos ; il guide également, il conduit la marche
avec son bâton ; ce bâton lui permet de protéger les brebis, en chassant les bêtes
sauvages qui voudraient dévorer les plus fragiles, celles qui allaitent, celles qui
sont malades, les nouvellement nées ou les plus âgées. Si l’une ou l’autre tombe
dans un fossé, il part à sa recherche et avec sa houlette, il la rattrape.
Ainsi les brebis peuvent poursuivre le chemin dans le calme et la sérénité…
Poursuivre le chemin, mais pas n’importe lequel : les sentiers de la justice, car
l’Eternel notre Dieu nous aide à faire les bons choix, même quand ces choix sont
exigeants et requièrent du courage.
Puis tout à coup, cette tranquillité, ce bien-être, cette « positivité », disparaissent
du psaume, et voici que surgit la traversée de l’ombre de la mort.
N’est-ce pas comme dans nos existences ? Nous vivons parfois des périodes
sereines, abondantes, riches, et tout à coup, patatras, il nous semble que tout
s’écroule. Ces bouleversements, ces épreuves, personne n’en est épargné dans
son existence… Et, dans la Bible, on sait bien que l’existence humaine n’est pas
un conte de fées.
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Le croyant est très lucide sur la réalité de la vie, il ne nie absolument pas le
tragique qui est constitutif de la condition humaine. Au contraire. D’ailleurs,
Jésus de Nazareth, visage visible de l’Amour en actes, a assumé totalement ce
tragique de l’existence humaine, il l’a assumé jusqu’au bout, en traversant la
mort la plus injuste et la plus ignoble qui soit.
Eh oui, il n’y a pas de consolation à bon marché dans la Bible. Peut-être parce
qu’il y a une part d’inconsolable dans l’existence humaine… Ce qui a été perdu
ne reviendra plus… Mais… mais… grâce à la Présence de la divine douceur, une
lampe s’allume et la traversée des ombres devient possible, en étant réconforté et
rassuré.
Et justement, en plein milieu du psaume, un basculement s’opère, l’atmosphère
change.
II/
Même lorsque je marche dans la vallée de l’obscurité profonde, je ne crains
aucun mal car tu es avec moi.
Justement, c’est justement au moment où les verts pâturages, la tranquillité des
eaux, la justice, laissent la place à la vallée de l’ombre de la mort, c’est justement
là que le poème bascule.
Au début, vous vous souvenez, l’auteur du poème parlait de cette présence divine
à la troisième personne, en disant « il » ; comme de quelqu’un dont il avait
entendu parler. Mais maintenant, dans sa marche au fond de la vallée obscure,
tout change. Je ne crains aucun mal car tu es avec moi. Il a donc fallu qu’il
traverse la vallée obscure de l’ombre de la mort, c’est-à-dire les épreuves
inhérentes à la condition humaine, pour qu’il s’adresse à son Dieu de manière
personnelle, pour qu’il soit rendu capable de dire « Tu ». Pas n’importe quel
« tu ». Un vrai « Tu » qui provient d’un vrai « Je ». Tout à coup, il y a « je » et il
y a « tu ». Il y a « moi » et il y a « toi ». C’est la naissance du vis-à-vis. Du
visage à visage. Un lien a éclos. Le lien le plus précieux qui soit.
Désormais, la confiance en Dieu n’est plus basée seulement sur les paroles d’un
autre, sur le témoignage d’un autre ; la confiance est née d’une expérience, d’un
cœur à cœur avec cette présence divine, que le poète a rencontrée au plus intime
de la détresse. Et de cette expérience, à travers cette expérience, il a gagné en
confiance. Il est désormais convaincu que même la traversée de l’obscurité
profonde est possible ; il sait désormais que malgré le doute, le désespoir, la
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douleur, l’isolement, la maladie, le deuil, malgré tout cela, le croyant peut rester
debout, debout et en marche qui plus est.
Il peut continuer d’avancer sur le chemin de la vie, car il a pris conscience
réellement, dans son existence, de cette Présence qui chemine avec lui, au plus
près de lui et dont rien ne pourra jamais le séparer, pas même la mort.
On raconte de John Wilhelm Rowntree, grand entrepreneur américain dans le
domaine du chocolat, mais aussi réformateur quaker, très engagé dans le domaine
religieux, l’histoire suivante : Il venait de quitter le cabinet de consultation d’un
médecin célèbre, qui venait de lui annoncer que sa cécité croissante était
incurable. Il perdait la vue et allait la perdre définitivement. Il s’adossa un instant
à une grille pour se resaissir, et « soudain, il se sentit enveloppé de l’amour de
Dieu, comme si une présence visible l’entourait, et il fut rempli d’une joie
inconnue de lui jusqu’alors ». L’amour qui se manifestait ainsi montrait que dans
sa douleur, l’Eternité lui révélait sa présence.
III/ C’est pourquoi le poète écrit que bonheur et fidélité poursuivent le croyant,
celui qui vit dans la confiance. Oui, ce n’est pas bonheur qui accompagne le
croyant, mais très exactement, en hébreu, qui poursuit le croyant. Le Bon et le
Beau, le Grand vivant poursuit le croyant ; c’est donc qu’il est derrière lui ! Ce
bonheur auquel nous appelle l’Eternité n’est pas à gagner à la force du poignet en
courant devant, en courant au-devant des richesses, au-devant des temples
contemporains de la consommation, des paradis virtuels ou des fausses
sécurités… mais en se retournant, donc en modifiant notre tendance naturelle à
chercher vers l’avant ce qui nous donnera le bonheur.
De plus, la question que posent les psaumes n’est pas « qu’est-ce qui nous
donnera le bonheur ? », mais « Qui nous fera voir le bonheur ? » Et la réponse
suit immédiatement : Fais lever sur nous la lumière de ta face. C’est la présence
du Seigneur qui donne le bonheur.
Le bonheur est offert par l’Eternel Dieu, qui veut donner ce qui est bon à toutes
ses créatures. Le Seigneur lui-même donne le bonheur, chante le psaume 85. Un
bonheur qui découle d’une vie qui se retourne vers Dieu : Heureux le peuple qui
a pour Dieu le Seigneur ! (ps 144).
Et vous savez, j’ai même lu quelque part qu’un moine russe des temps anciens,
alors qu’il était atteint par la maladie mais toujours heureux de vivre, disait ces
paroles étonnantes : « Les hommes ont été créés pour être heureux ; et celui qui
est heureux peut se dire : j’ai accompli sur terre la volonté de Dieu ».
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Enfin, le bonheur qu’évoque le psaume n’est pas un bonheur solitaire : il est à
partager avec d’autres, avec tout ce qui vit et respire. C’est un bonheur
dynamique, toujours à découvrir, toujours neuf, qui nous met en mouvement.
Ce bonheur, le psaume nous dit aussi qu’il est vécu autour de la table : table de
l’hospitalité, table du partage, table de l’accueil de tous, et qui plus est, avec les
ennemis. On pourrait parler de table des négociations… En effet, qui d’autre que
la divine présence peut réconcilier profondément des ennemis, jusqu’à les
rassembler autour de la même table ? Oui, cette Présence va jusque-là. Elle veut
faire table rase de tous les calculs, de toutes les rivalités, de toutes les jalousies,
de tous les clans, de toutes les idéologies et elle appelle tous les hommes et les
femmes de bonne volonté à se rassembler autour de la même table, autour du
même banquet, petits et grands, pour la joie infinie de chacun, chacune.
Oui, Seigneur, tu as créé le bonheur de ton serviteur, selon ta parole. Appelle-
nous à nous retourner vers toi. Fais nous revenir dans ta maison, et nous
reviendrons. Amen.
musique
Ct 56-04, st 1 et 3
Confession de foi
Seigneur Dieu… Je crois en toi, tu m’accompagnes dans ma vie et dans les étapes
de ma vie ; tu manifestes ta présence dans la rencontre des autres et par des
actes qui prennent pour moi la saveur du Royaume et la lumière du monde
nouveau, où la vie reçoit son sens de ta main. Je crois que tu m’appelles par
mon nom comme un père de tendresse et que tu fais de moi ton enfant.
Jésus-Christ… Je crois en toi ; homme de notre histoire, Seigneur du monde avec
le Père, je crois que l’audace de ta vie à contre-courant, tes repas avec les
marginaux, la place que tu as voulue pour les ignorés, ton regard porté sur ceux
que tu as guéris, ton silence devant tes accusateurs, sont des gages de la vérité
de ma vie. Tu es pour moi la promesse et l’espérance que la vie dépasse la mort
et tu m’envoies aux autres dire à jamais ton amour et la puissance de ta
résurrection.
Esprit Saint… Je crois en toi, souffle d’amour, respiration de ma prière, secours
de mon pas, visite de mon sommeil, fil conducteur du Père au Fils comme tu l’es
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entre nous tous. Tu es celui que j’appelle dans mes déserts : je crois que tu lèves
les endormis et que tu fais germer la liberté.
Eglise de Jésus-Christ… je crois que tu es un des tissus multicolores de la tente
de Dieu sur la terre. Tu rassembles les croyants en une gerbe invisible.
Aujourd’hui, image du corps du Christ pour le monde, tu es la veilleuse au creux
de la souffrance, et les mains visibles de Dieu pour dire l’amour et la joie.
Quelqu’un me poursuit sans relâche : je crois que c’est le Seigneur, Père, Fils et
Saint Esprit.
Ct 52-19 Une flamme en moi, st 1
Offrande
Annonces –
Prière d’intercession (chacun prie pour les sujets qui le préoccupent… nos
proches et nos moins proches…) + Notre Père…
Envoi et bénédiction
Appelés à ressembler à des enfants, appelés à mettre notre confiance dans le
Grand Vivant, à nous laisser saisir par sa Parole et à la mettre en œuvre, recevons
la bénédiction de la part de notre Dieu :
L’Eternel tourne sa face vers vous. Il vous fait revenir et il restaure votre être ! Il
vous guide et vous conduit vers les eaux paisibles et les sentiers de la justice.
Soyez toutes et tous pleinement bénis ! Amen.