Culte à Sète du 6 août 2023

Culte du 6 août 2023 à Sète 

Musique

Annonce de la grâce et de la paix

Si tu sais être attentif à l’espace où tu es, tu sauras qui est Dieu. Car Dieu est comme l’espace immense et vide qui se déchire lui-même pour que le monde soit dans sa beauté.

Si tu sais être attentif au silence, quand la comédie de tes paroles a trop duré, tu sauras qui est Dieu. Car il est la paix d’une clairière où tu plantes ta tente de nomade pour attendre l’aube après la nuit.

Si tu sais être attentif à la chaleur d’une nuit d’été pour t’y blottir, tu sauras qui est Dieu. Car son amour et sa bénédiction couvent, couvrent et enveloppent le monde d’un bercement où tu trouve la paix.

Tu sauras que Dieu est une Attention sans distraction, une veille sur la nuit des humains et une mémoire qui garde leur histoire dans l’éternité. Amen. spontané

Louange et reconnaissance

Seigneur, je veux chanter le bien que tu fais, toi, dans l’Eglise, et dire mon poème à l’amour que tu lui portes.

Elle est faible, mais combien d’actes de vie, de lieux de consolation et d’espérance portent son nom ! qui donc est sa force ?

Elle est souvent distraite en sa prière, mais dans combien d’églises, de chapelles, dans combien de rues des villes et des villages se tiennent des hommes et des femmes qui témoignent de toi ? Qui donc habite ces cœurs ?

Je te dirai, Seigneur, le poème de l’Eglise : elle est plusieurs, elle se déchire parfois, mais tant de fois elle se laisse pardonner, réconcilier. Qui donc est son espérance ?

Elle peut être incompréhensible, et cependant elle nous nourrit, nous accueille, nous baptise, et la Parole au milieu d’elle est largement ouverte. Qui donc est sa nourriture ?

Façonne-la, Seigneur, unifie-la et garde-la colorée de mille couleurs, parlant toutes les langues de la terre, célébrant toutes les liturgies, chantant toutes sortes de chants. Et chacun, chacun, y trouvera sa place, sa place unique, que rien ni personne ne pourra lui retirer. Amen. Ct 255

Notre vie devant Dieu

Seigneur Jésus,

Nous voulons bien maintenant te dire tout ce qui nous fait mal et nous oppresse, toutes ces réalités que nous trainons comme des fardeaux, qui sans cesse nous éloignent de toi et des autres.

Nous voulons bien, parce que nous savons que tu n’en profiteras pas pour nous humilier ou nous attrister. Tu es le berger qui part à la recherche de la brebis qui au loin t’appelle dans le désert.

Oui, Seigneur Jésus,

Nous voulons bien exprimer, devant toi, tout ce qui est au fond de notre coeur et qui pèse, trouver des mots pour te dire nos défaillances et nos regrets, nos amertumes et nos violences. Parce que nous croyons à la force et à la tranquillité de l’aveu. Nous ne voulons ni enfouir, ni cacher mais seulement te dire comme on dit un secret, seulement te remettre notre vie telle qu’elle est. Spontané

Parole de résurrection de la part de Dieu

Le Christ n’est pas d’abord un roi qui règne sur le monde. Il n’est pas d’abord un maître qui conduit ses disciples. Il a d’abord voulu être un serviteur, notre serviteur.

En effet, le Fils de l’Homme est venu pour servir et non pour être servi.

Il est le serviteur qui nous relève lorsque nous tombons, qui nous redresse lorsque la vie nous courbe, qui nous tient lorsque nous tremblons.

Il est le serviteur qui porte ce qui pèse sur nous : le poids du passé, les échecs, les amertumes, la haine. Il est le serviteur qui nous ouvre un chemin vers la vie éternelle.

Il est le serviteur, lui le roi de gloire, lui le Seigneur des seigneurs. Et ce service est notre pardon, notre justification et notre vie éternelle. Amen.

Spontané

Annonce du Règne de Dieu

Le Royaume des cieux est semblable…

Semblable à un paysan qui sème, une femme qui prépare un gâteau, une partie de pêche, un trésor enfoui… le royaume des cieux est caché quelque part dans la vie qui coule, avec ses saveurs de terroir et ses couleurs de quotidien, avec son labeur et ses fêtes, ses chagrins et ses espoirs. Semblable à, et pourtant… mystérieux, déroutant, surprenant. Il nous faut, Seigneur, le souffle de ton Esprit, pour nous ouvrir le secret de ton Royaume. Fais que ce mystère de ton Royaume, cheminant en nous, donne saveur à nos vies. Amen.

spontané

Prière d’illumination

Seigneur, je viens boire aux sources du silence pour accueillir ta présence. Toi qui es en moi comme un ruisseau qui murmure, une fontaine où il fait bon se désaltérer, abreuve-moi de ton eau, l’eau vive, inépuisable, de ta Parole. Qu’elle coule en ma vie pour me régénérer, me renouveler ; alors, je pourrai offrir à mes prochains l’eau dont ils ont besoin pour étancher, malgré les peurs, malgré les pleurs, leur soif de vivre. Amen.

Lectures bibliques

Nous lisons dans le livre de l’Ecclésiaste, au chapitre 3, les versets 1 à 11 :

Il y a un moment pour tout et un temps pour chaque chose sous le ciel :
un temps pour naître et un temps pour mourir,
un temps pour planter et un temps pour arracher le plant,
un temps pour tuer et un temps pour guérir,
un temps pour saper et un temps pour bâtir,
un temps pour pleurer et un temps pour rire,
un temps pour se lamenter et un temps pour danser,
un temps pour jeter des pierres et un temps pour amasser des pierres,
un temps pour embrasser et un temps pour éviter d’embrasser,
un temps pour chercher et un temps pour perdre,
un temps pour garder et un temps pour jeter,
un temps pour déchirer et un temps pour coudre,
un temps pour se taire et un temps pour parler,
un temps pour aimer et un temps pour haïr,
un temps pour la guerre et un temps pour la paix.

Quel profit a l’artisan du travail qu’il fait ? Je vois l’occupation que Dieu a donnée aux fils d’Adam pour qu’ils s’y occupent.
Il fait toute chose belle en son temps ; à leur cœur il donne même l’intuition de l’Eternité, sans que l’homme puisse découvrir l’œuvre que fait Dieu depuis le début jusqu’à la fin.

Nous lisons dans l’évangile selon Matthieu, au chapitre 17, les versets 1 à 9 :

Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, son frère, et il les conduit à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux : son visage se mit à briller comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Moïse et Elie leur apparurent, qui s’entretenaient avec lui.

Pierre dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie. Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit de son ombre. Et une voix retentit de la nuée : Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; c’est en lui que j’ai pris plaisir. Ecoutez-le !

Lorsqu’ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre, saisis d’une grande crainte. Mais Jésus s’approcha, les toucha de la main et dit : Levez-vous, n’ayez pas peur !

Ils levèrent les yeux et ne virent personne que Jésus, seul.

Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : Ne parlez à personne de cette vision jusqu’à ce que le Fils de l’homme se soit réveillé d’entre les morts.

Ct 614

Prédication

Comme l’observe le Sage qui a écrit le premier passage biblique, l’existence humaine est ponctuée d’une succession de hauts et de bas, de deuils et de naissances, de chagrins et de joie, de moments ténébreux et de moments lumineux. Quand on a eu une vie longue et bien remplie, on le sait d’autant plus. Nous partageons de grands moments de joie, des fêtes, des célébrations, des naissances, des amitiés, mais nous rencontrons aussi la maladie, les ruptures, les déceptions et les chagrins.

Il est donc très clair que le Dieu biblique ne nous évite absolument ni l’épreuve ni le mal. Il n’est jamais question, dans la Bible, d’un Dieu qui empêcherait l’être humain de vivre sa condition humaine. Dieu ne nous retire pas de nos existences, aussi chaotiques ou douloureuses soient-elles ; Dieu n’a pas retiré magiquement Jésus de la croix. Car il n’est pas un marionnettiste, et que son désir n’est pas que l’être humain soit une marionnette. Dieu est puissant et agissant, oui, mais autrement que nous pouvons l’imaginer.

Je parle de Dieu, mais dans le livre de l’Ecclésiaste – qu’on nomme aussi Qohélet-, il est peu question de Dieu. Il s’agit plutôt d’un livre de sagesse. D’ailleurs, il y a eu de longues discussions avant que ce livre ne soit accepté dans le Canon biblique d’alors.

Il y est peu question de Dieu, mais quand il en est question, souvent, Dieu y apparaît comme Celui qui donne. Il y est question des dons de Dieu.

Et dans ce texte, nous avons pu observer deux dons de Dieu, et non des moindres. Le premier don, c’est « qu’il a fait toute chose belle en son temps ». Et le deuxième don fait à l’être humain, c’est le désir de l’éternité, ou l’intuition de l’éternité qu’il a mise en son coeur.

1/ Il a fait toute chose belle en son temps –

1. a) Il a fait toute chose belle : le don de la beauté, ou plutôt de la capacité à voir la beauté, à réaliser la beauté. N’est-ce pas dans la contradiction que nous apprenons à discerner la beauté ? Si nous ne connaissions pas la nuit, si nous vivions toujours en plein jour, pourrions-nous connaître la beauté de la lumière ? Si nous ne connaissions pas la maladie, pourrions-nous connaître la beauté de la santé ? Si nous ne connaissions pas les disputes, pourrions-nous connaître la beauté de La réconciliation ? Si nous ne frôlions pas la mort, connaîtrions-nous la beauté de la vie ? sans les contrastes, la vie aurait-elle du goût ? Quand les conditions de vie sont trop sécurisées, trop confortables, la vie peut-elle avoir du goût ?

Oui, ces alternances, ces contradictions peuvent nous ouvrir à un autre regard.

Quand j’étais dans les Hautes Alpes, j’ai découvert quelque chose que je ne connaissais pas, c’est l’isolement. La solitude, c’est différent ; la solitude, je l’aime. Mais l’isolement, c’est tout différent. Eh bien voyez-vous, après ces années d’isolement, j’ai découvert en moi quelque chose de magnifique : le goût de l’autre. Un vrai goût pour l’autre. L’autre est comme « ma joie ». J’aime pourtant toujours la solitude aussi, mais vraiment, quelle joie de rencontrer les autres, de voir les autres, d’être au milieu des autres. Cette traversée de l’isolement, qui a pu être parfois vraiment douloureuse, s’est révélée féconde. De tout mal, dit l’apôtre Paul, Dieu peut faire un bien. Il m’a ouverte à l’autre comme autre, comme différent et comme vital. Même si cet autre est parfois celui qui me crucifie. Il n’en est pas moins vital.

Dieu a fait toute chose belle.

Mais est-ce que toute chose, intrinsèquement, est belle ? Est-ce que toute chose est forcément belle ? Ou est-ce notre regard qui peut la voir ainsi ?

C’est curieux comme notre regard peut être différent selon les temps et les moments. Nous croyons souvent que ce sont les circonstances, les personnes ou les paysages qui sont soit beaux, soit laids. Mais n’est-ce pas plutôt notre regard, la lumière que projette notre regard qui colore la manière dont nous voyons les choses ou les situations ? St Exupéry disait : « on ne voit bien qu’avec le cœur ». La beauté n’est donc peut-être pas à l’extérieur de nous, mais plutôt dans la vision que nous en avons, quand Dieu nous donne de voir avec ses yeux ?

Dieu a fait toute chose belle, oui, mais « en son temps ». En « son » temps à lui. Dans le temps de Dieu, toute chose est belle.

Qohélet nous appelle ici à nous mettre à l’écoute du temps de Dieu : le kairos, le juste temps, le temps opportun, le temps adapté. Ni trop tôt, ni trop tard. Le juste temps pour partir, le juste temps pour arriver. Le juste temps pour travailler, le juste temps pour se reposer. Le juste temps pour être avec les autres, le juste temps pour rester avec soi. Etc. Cela requiert de l’écoute, de l’attention. Cela requiert aussi d’être capable de patience, d’une infinie patience face au temps qui passe, plutôt que de se précipiter pour combler quelque chose qui pourrait ressembler à un vide. Pouvons assumer le vide, l’ennui ? Blaise Pascal écrivait que « tout le malheur des hommes vient de ne pas savoir demeurer en repos, dans une chambre ». Alors nous courons de ci, de là, nous nous donnons de multiples bonnes raisons de ne jamais rester en place… il nous faut des divertissements, des distractions… et même en Eglise, il nous faut des activités, des nouveautés… comme si nous voulions éviter le temps, comme si nous voulions raccourcir le temps… et pendant ce temps, la vie, elle, elle passe. L’aurons-nous regardée cette vie qui passe ? L’aurons-nous écoutée ? L’aurons-nous vécue ?

II/ Le 2^ème don que Dieu nous fait, et pas des moindres, c’est le désir de l’éternité. La pensée de l’éternité. Dieu nous donne l’intuition de l’éternité. L’éternité, ce n’est pas le temps chronologique qui ne s’arrêterait jamais. L’éternité, je la comprends plutôt comme a-temporalité : l’absence de temporalité.

Quand, dans certains instants, le temps est comme suspendu, ne goûtons-nous pas quelque chose de l’éternité ? Dieu nous met au cœur ce désir d’infini, d’immortalité, de beauté et de bonté.

Et ce don de Dieu a deux effets. Le premier nous trouble. Car d’abord, le don de Dieu est brûlure. En effet, en nous donnant l’intuition de l’éternité, il nous révèle l’éphémère. C’est par rapport à cette pensée de l’éternité que nous réalisons que les choses passent, que la vie passe, que tout passera un jour. Alors les mauvais moments, tant mieux qu’ils ne s’éternisent pas ! mais le bon et le beau, le premier amour, le rire, la danse, la famille, la vie elle-même ! Oui, Dieu nous révèle que tout passe, que tout nous échappe comme le sable entre nos doigts. Quel vertige !

Le deuxième effet de ce don de Dieu, de cette intuition de l’éternité, c’est qu’elle nous offre une autre façon de regarder, de voir les événements de notre vie ; une autre façon de les interpréter. De les interpréter dans les deux sens du terme : nous pouvons interpréter différemment ce qui nous arrive, c à d le penser autrement, dans une autre perspective. Mais grâce à ce don, nous pouvons aussi interpréter notre existence autrement, comme un acteur interprète une pièce de théâtre. Nous pouvons voir les circonstances de notre vie différemment, mais nous pouvons aussi jouer les circonstances de notre vie autrement. Car grâce à cette intuition de l’éternité, nous pouvons prendre du recul face aux événements, nous pouvons prendre de la distance par rapport à ce qui nous arrive. Nous pouvons alors ne pas nous identifier à ce qui monte et à ce qui descend dans nos existences. Quand c’est douloureux, savoir que cela finira par cesser. Et quand c’est bon, très bon, savoir que de toute façon, cela aussi passera. Ce n’est pas une invitation à se retirer du monde et de ses aléas, au contraire ; c’est un appel à y plonger totalement, à vivre en pleine intensité tout ce qui nous est donné, mais en sachant toujours que nous n’y jouons pas tout de nous-mêmes ; car un espace en nous n’est pas impliqué directement dans l’éphémère ; une part de nous est en communion avec l’éternité ; une part de nous est en communion avec ce don de l’éternité, ou plutôt, avec le Donateur lui-même.

Une part de nous, ou un lieu de nous (comment le dire ?!) est en communion avec Celui qui récapitule tous les temps, Celui qui tient le divin et l’humain ensemble, Celui qui unifie tous les contraires. Une part de nous est en communion éternelle avec Jésus-Christ. Jésus-Christ, c’est Celui qui vient rencontrer notre désir, notre manque, notre éternelle insatisfaction. Non pas pour les combler et les faire disparaître, mais pour nous donner d’espérer.

Bernanos écrivait que « pour être prêt à espérer en ce qui ne trompe pas, il faut d’abord désespérer de tout ce qui trompe ».

Cette intuition de l’éternité qui nous est donnée vient déconstruire toutes nos fausses espérances, vient faire tomber toutes nos idoles, pour nous tourner vers l’espérance en Celui qui, jamais, ne nous trompera : Jésus-Christ Vivant.

C’est cette espérance qui peut habiter tous ces temps de nos existences. Nous n’avons alors plus besoin de rester là-haut, sur nos montagnes imaginaires, mais nous pouvons assumer la descente dans la vallée de notre quotidien, car Jésus-Christ, le Fidèle, vient à notre rencontre dans nos gestes les plus ordinaires, dans nos situations les plus éphémères, pour nous donner d’habiter chaque heure qui passe autrement, reliés à la pensée de l’éternité, conscient de cette communion dont rien ne pourra jamais nous séparer. Amen.

Musique

Ct 610 O Jésus mon frère

Sainte Cène

Il est juste et bon que nos cœurs te chantent, Seigneur, car nous n’avions pas de confiance et pas d’avenir ; et tu nous as appelés tes enfants. Tu as dressé la table pour nous, n’offrant pas seulement du pain, pas seulement du vin, mais t’offrant toi-même, pour que nous soyons nourris, bénis, pardonnés et renouvelés. C’est pourquoi, avec gratitude, nos voix s’élèvent… spontané p.30

Institution…

Offrande

Annonces

Le dimanche de l’entraide,

verre de l’amitié (apporter les boissons fraîche par roulement, il y aura un tableau)

Les cultes sont sur le site internet grâce à J-François

Ct 542

Prière d’intercession + Notre Père

(par Michèle)

Envoi et bénédiction

Que le Seigneur humble et glorieux habite en nous et au milieu de nous.

Que le Seigneur de silence, le Seigneur de discrétion et le Seigneur de puissance visite chacun de nous.

Que par tous les moyens qu’offre son Esprit, le Seigneur nous murmure : « Je suis là, viens, suis-moi tous les jours de la vie. Tous les jours de ta vie, je te bénirai ». Amen.

Spontané p. 29